L'Innocence de la main invisible

En ce début du XXI^e siècle, alors que le développement du secteur privé semble être la solution à tous les problèmes d’allocation des ressources, le libéralisme économique n’a jamais été autant décrié. Pourquoi la recherche de l’intérêt individuel ne contribue-t-elle pas à l’intérêt collectif comme l’a prédit Adam Smith ?

L’Innocence de la main invisible est un essai qui tente d’explorer les raisons pour lesquelles le libéralisme économique comme doctrine ne produit pas les résultats escomptés. Une analyse théorique confrontée aux études empiriques révèle que le fil conducteur des déviances aux fondamentaux de la théorie libérale tient au rôle de la monnaie. Uniquement intermédiaire des échanges et unité de compte dans les théories libérales, la monnaie est devenue au fil de la construction des systèmes monétaires et financiers une réserve de valeur. C’est ainsi que dans les pays en développement, dans un contexte inflationniste, la thésaurisation, les rigidités nominales et l’effet Cantillon abaissent les pouvoirs d’achat et augmentent les inégalités. Dans les pays développés, les possibilités d’extrême mobilité des capitaux ont développé la spéculation financière au détriment de l’investissement productif.

Essayer de démontrer que la neutralité de la monnaie peut être un objectif de politique économique dont les buts sont la réduction de la pauvreté et des inégalités, tel a été notre apport à ce débat.