Un Homme résilient

« Ma vie s'effiloche à grand pas durant les jours, les mois et les années. Spectateur sans arme, à la merci des humains-charognards. J'observe et j'attends, mais j'ai peur que l'attente dure une éternité. La vie m'humilie, moi l'orphelin aux parents vivants mais abandonniques.
La nuit pleure, elle cache ses larmes dans sa noirceur, une étendue de noirceur à tel point que le pleureur et le pleurnichard finissent par désobéir à la nature-mère. Le jour tarde à venir. Je m'agrippe à une corde qui, tôt ou tard, se brisera. La nuit me rabroue. Je perds les couleurs, je ne vois que le noir et le blanc. Je me perds dans son labyrinthe. Sens de la réalité effacé et gommé. Je ne réalise rien. La vie m'effraie et m'offusque. Elle est périlleuse… »