Lueurs sous boisseau

Le langage de la poésie peut paraître obscur, mais c’est toujours celui de la vie prenant conscience d’elle-même. Un lecteur qui s’oriente à l’aide des lueurs sous boisseau est, métaphoriquement, un archéologue qui agit sur ses propres instructions. Et cela, les archéologues le savent bien, les choses enfouies perdent de leur éclat une fois ramenées à la surface. La littérature joue avec les mots. Mais, quand elle évoque la vie, elle se permet de jouer à un jeu qui n’est pas le contraire du travail parce qu’il est, par nature, production : la poésie. Ici, comme ailleurs, le jeu permet de se débarrasser de l’accessoire pour ne conserver que l’essentiel ! La poésie, si elle conteste ouvertement les tabous, atteste secrètement des totems.