Interview écrite

10 avril 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Philippe Castellano, auteur des  » Matins pâles « 

Philippe_Castellano_EdilivrePouvez-vous introduire votre ouvrage en quelques mots ?
C’est un recueil de poèmes que j’ai écrit au fil des années. Il parle de périodes heureuses ou plus sombres de ma vie, de souvenirs de jeunesse, de rencontres, de lieux que j’ai aimés, de voyages vers des destinations par forcément lointaines d’ailleurs, ou vers des mondes imaginaires. Les « voyages immobiles » sont parfois les plus beaux.

Cet ouvrage n’est-il pas surtout autobiographique ?
En partie seulement. Certains textes, ceux qui se rapportent à mon enfance ou à mon adolescence par exemple, sont vraiment autobiographiques, certains pas du tout. D’autres prennent leur point de départ d’une situation vécue à partir de laquelle j’ai écrit une histoire totalement imaginaire.

Pourquoi avez-vous choisi de parler des périodes de l’enfance et de l’adolescence ?
C’est une période de découverte où l’on ressent souvent plus qu’on ne comprend, les événements de la vie. Je pense que c’est grâce à cette part d’enfance gardée en moi que je peux aujourd’hui exprimer mes émotions avec des mots, car la maîtrise du langage n’est rien, selon moi, sans ce fameux « ressenti ».

Déterminent-elles, selon vous, la personnalité d’un être en construction ?
Inconsciemment ou pas nous passons toute notre vie à revivre les émotions qui nous ont marqué à tout jamais durant cette période, ou bien à tenter de les oublier au plus profond de nous. Ainsi d’une manière ou d’une autre ce sont elles qui nous déterminent pour reprendre votre expression.

Parlez-vous à la première personne du singulier ?
Ce n’est pas une règle. Cela arrive parfois, quand j’évoque des souvenirs de jeunesse ou bien quand je me projette dans une histoire que j’ai inventée de toutes pièces et que je veux m’approprier. Dans ce cas, cela me permet de m’identifier au personnage, un peu comme un comédien qui doit s’identifier à son rôle.

Votre récit oscille-t-il entre réalité et fiction ?
Je dirais en permanence. Je pars souvent du réel pour aller vers l’imaginaire, voire le fantastique. C’est cela qui me plait, surtout dans mes derniers récits. Partir d’une situation somme toute banale, comme celle où j’imagine un enfant faisant tranquillement ses devoirs avant de le projeter dans un monde irréel.

Quel en est le ton dominant ?
Sans doute la nostalgie. Paradoxalement cela n’est pas pour moi synonyme de repli sur soi ou une façon de dire « c’était mieux avant ». Au contraire c’est ce qui me permet de vivre pleinement le présent, ce qui me donne l’inspiration pour écrire de nouvelles histoires, pour aller de l’avant en fait. J’aime beaucoup cette phrase de Victor Hugo : « La mélancolie c’est le bonheur d’être triste».

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère réussir à faire partager mes émotions. J’aimerais que ceux qui liront ces textes puissent y retrouver un peu une part d’eux mêmes. L’écriture est quelque chose de très personnel et pourtant c’est souvent le lien le plus intime que l’on puisse tisser avec les autres.