Interview écrite

15 avril 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec André Caer, auteur de «Le Temps d’une vie Tome 1 : Le Rocher de mon père»

Dans quelle région habitez-vous ?
J’habite dans un joli village de bord de mer, en Finistère Sud

Présentez-nous votre ouvrage ?
« Le Rocher de mon père » est le premier tome de « Le temps d’une vie ». Je témoigne de mon enfance au travers le prisme de la propre histoire de mon père déporté en Allemagne à 16 ans pendant la dernière guerre mondiale. Un père malade à vie dont les délires accompagneront toute mon enfance sans que je perçoive alors la souffrance continue qu’enfant, dès l’âge de huit ans, j’intérioriserai inconsciemment.

 Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Il y a longtemps que j’avais ce besoin en tête de poursuivre l’histoire de mon père, mais je restais réservé sur le fait d’écrire sur moi-même. Je n’aime pas parler de moi et sans l’insistance de mon épouse qui me disait : « mais pourquoi ne veux tu pas que tes petits enfants sachent un jour comment tu as vécu, qui tu étais », je n’aurais pas écrit ce livre. Je me suis finalement décidé lorsque le déclic s’est produit après une hospitalisation sévère. Dans un premier temps J’ai d’abord pensé que je devais remercier l’oncle qui avait considéré comme son devoir d’écrire l’histoire de la déportation de mon père. Sa propre contribution au devoir de mémoire, pour éviter l’oubli des horreurs de la guerre. Petit à petit au fil de l’écriture j’ai pris conscience que mon témoignage était pour moi l’aboutissement d’une longue introspection, ce besoin d’expurger encore et toujours, de formaliser, d’exprimer une souffrance invisible, celle de mon enfance, celle de mon impuissance à venir en aide à mes parents, une souffrance enfouie au plus profond de mon subconscient. In Fine je pense que ce témoignage constituera mon propre devoir de mémoire.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
En dehors des membres de sa propre famille qui peut à priori avoir envie de lire une biographie de nos jours ? Encore un sujet de dissertation en soi. Peut être tous ceux qui ont envie d’écrire leur propre histoire, celle de leurs parents et qui n’y arrivent pas. J’ai plusieurs fois entendu cette remarque lors de mes séances de dédicace. J’aimerais que ce soit nos enfants et petits enfants, ceux qui lisent encore, pour qu’ils prennent conscience de l’invisible, ce dont on ne parle jamais.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Je n’avais pas de message particulier à faire passer mais quand j’ai terminé ce livre je me suis seulement demandé : Est-ce que j’ai su témoigner de l’invisible ? Est-ce que j’ai su décrire mes sentiments ? Est-ce que j’ai su donner un sens à l’écrit ? Et j’ai alors formalisé ma propre citation sur « le sens de l’écrit »

Si c’est avec douleur
Que l’on chante l’invisible
C’est avec le cœur
Que l’on entend l’indicible
Car c’est l’Amour
Qui permet de l’écrire.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Pour chaque livre c’est différent, dans l’histoire de ma vie pour cet ouvrage. Pour ce premier tome c’est l’histoire de mon enfance au près d’un père malade. Seule la grande faucheuse met fin à l’histoire de la vie. Le tome 2, l’histoire de ma vie professionnelle est terminée depuis six mois déjà mais pas encore publié. Le tome 3 s’écrit au fil de l’eau, c’est celui que je ne finirai jamais.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Peut être une suite à mon premier roman « En attendant le retour des oies Bernaches » plusieurs lecteurs m’ayant fait savoir que ce roman méritait une suite

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Plus j’écris, plus je me rends compte que je ne suis pas un écrivain, je raconte mais je ne sais ni ne cherche à peaufiner un style, peu importe j’écris quand même. Je crois bien que ce faisant je mets un peu d’ordre dans tout le fatras qui est dans ma tête et que je n’avais jamais pris le temps d’essayer de ranger.