Oulalha-Cèkui - 1

Oulalha-Cékui mérite trois qualificatifs : Erotique, Iconoclaste et Délirant. L'héroïne de ces aventures, Véronique Hatouva, vit en effet sur une Terre parallèle, un monde où tout devient possible, surtout l'inconcevable. Une Terre où il existe un prix Nobel de pornographie, où l'on peut voir des croisements entre orangs-outangs et crocodiles, et où l'on trouve dans un pays imaginaire, le Brankignoland, des restaurants anthropophagiques. Véronique est nymphomane et danseuse du ventre dans un cabaret parisien. Une baronne de ses amies lui présente un médecin qui a pris la nationalité du Brankignoland, ils décident de se marier, et voilà notre héroïne partie vers ce lointain pays pour une cérémonie aussi insolite qu'épuisante. Les curieuses pratiques de ce charmant pays vont se révéler dès le rituel de bienvenue que Véronique doit accepter à son corps consentant sur le bateau qui remonte le fleuve. Elle assiste à une corrida où les chevaux sont remplacés par des rhinocéros et où le taureau n'est autre que le croisement entre un rhinocéros et un hippopotame de combat. Le public réclame alors au rhinotéador une passe classique « la véronique » et notre héroïne est obligée de s'exécuter avant le coup de grâce… Au fil des épisodes le lecteur découvrira qu'à coté des classes vertes et bleues existent des classes roses, et que les religieuses apprennent à pratiquer « le mal » afin de mieux le combattre. Parce qu'il s'agit ici de la caricature d'une société, le trait est poussé à l'extrême pour mettre en exergue les travers, les intégrismes et les incohérences du monde qui nous entoure, le tout sans la prétention de porter un jugement critique. Il ne s'agit pas d'une satire mais bien d'une caricature dont le seul but est de faire sourire, une sorte d'hilarothérapie pour oublier la morosité ambiante. Illustrations ERKA.