Confession et mémoires d'un homme

« Quant à moi, mon avenir était donc tracé ! Je serai menuisier. À l’époque les enfants d’artisans travaillaient avec leur père.
L’apprentissage fut douloureux, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à la peinture. Souvent dans la journée, je quittais l’atelier pour aller dans le grenier regarder les tableaux que je peignais en cachette. Cela énervait mon père, et il se mettait parfois en colère contre moi ! Il ne comprenait pas mon plaisir de peindre alors que j’avais tout à apprendre de la menuiserie. Mais petit à petit, j’ai appris à travailler le bois et à aimer ce métier. Il m’apprenait à travailler de mes mains, à mesurer, calculer, et de réaliser de belles choses. Ma vie était bien remplie. Je travaillais à l’atelier jusqu'à midi. Je mangeais vite pour aller remplacer ma mère qui tenait un poste à essence jusqu'à 14 heures et ensuite je reprenais le travail à l’atelier. J’avais des compensations. Ma mère me donnait de l’argent que je dépensais vite en sorties avec les copains. J’avais réussi à aller tous les samedis après-midi dans une école des beaux-arts. On nous apprenait la géométrie dans l’espace. À ma grande surprise j’avais obtenu un premier prix pour l’élévation d’un escalier… »