Autour du livre

6 février 2013
Posté par
Flora

Les lieux d’inspiration des écrivains célèbres

Misérables mansardes ou nobles châteaux, intérieurs poussiéreux ou salons bourgeois, les lieux de pensée et de labeur des lettrés révèlent une personnalité haute en couleurs. Zoom sur quelques lieux citadins, atypiques, originaux et incongrus.

chambre_Proust_EdilivreAmbiance littéraire tamisée et calfeutrée, ou désenchantée
Peu d’empreintes laissent autant de traces que celles des habitats d’écrivains. Amis des livres, amoureux des chats, les hommes et femmes de lettres habitent des lieux qui leur ressemblent !
Certains auteurs, à l’instar de Voltaire ou plus tard de Jean-Paul Sartre, vivent, tels des nantis parisiens, dans des endroits confinés, à l’abri de la misère sociale dont ils se réclament les ardents défenseurs. Mais pour nombre d’auteurs, fortunés ou sans le sou, l’isolement et la solitude s’avèrent souvent leurs plus fidèles compagnons.

Marcel Proust, illustre, par exemple, parfaitement le prosateur aisé composant, retiré des hommes, tout en ayant fréquenté les cercles littéraires et mondains. Toute son œuvre, faite de souvenirs, se cristallise autour de la célèbre chambre de Combray, qui ouvre A la Recherche du temps perdu et clôt Le Temps retrouvé. Cette pièce, qui a véritablement existé, préfigure l’existence de plusieurs chambres, qu’occupera Proust toute sa vie durant. Au 102 boulevard Haussmann, dans le 9ème arrondissement parisien, notre homme écrit dans une atmosphère cloisonnée, la pièce principale de son habitat étant caractérisée par des volets toujours clos et de larges doubles fenêtres encadrées d’épais rideaux bleus. Il nous est rapporté que l’unique source de lumière provenait d’une petite lampe, suffisamment haute pour éclairer les épais cahiers cartonnés sur lesquels il rédigeait.

Quelques habitats insolites ou particulièrement marquants
« La maison, plus encore que le paysage, est un état d’âme» déclarait le philosophe contemporain Gaston Bachelard.
Si certains auteurs s’avèrent particulièrement sédentaires, tels Louis-Ferdinand Céline, qui hantait son logis de Meudon, d’autres voyagent éternellement, piqués d’un nomadisme prononcé. Certains d’entre eux, comme Stevenson ou Hemingway, globe-trotteurs impénitents et infatigables, s’apparentent à de véritables « citoyens du monde », errant aux quatre coins de la Terre, comme peuvent en témoigner le fabuleux récit de L’Ile au trésor. D’autres hommes de lettres, plus attachés à leur « terroir » d’origine, tels que Chateaubriand, reviennent, quant à eux, sans cesse dans leur région natale. Ce dernier fut notamment très marqué par le château de Combourg, en Bretagne, lieu de ses amours incestueuses avec sa sœur Lucile, où il passa trois années de sa vie. Il relate cette période dans ses Mémoires d’outre-tombe, dans lesquelles il avoue que «C’est dans les bois de Combourg qu’ (il est) devenu ce qu'(il est) ». On remarque déjà ici l’importance du lieu d’enfance, qui façonne la personnalité de l’auteur et le marque pour le restant de ses jours.

Chateaubriand_EdilivreOutre les prosateurs sédentaires et nomades, d’autres penseurs ont vécu sans véritablement…. avoir de toit ! C’est le cas de Diogène, philosophe grec du 5ème siècle avant Jésus Christ, qui vécut dans… un tonneau ! Insolite, quand tu nous tiens…. Outre cette jarre qui abritait ses multiples réflexions métaphysiques, l’homme possédait un manteau, une torche et une écuelle.

Avez-vous déjà visité un de ces lieux ?

Article écrit avec la participation de Camille