Interview écrite

Rencontre avec Rose Mendy, auteur de « Jeunesse gâchée »
28 février 2018
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Rose Mendy, auteur de « Jeunesse gâchée »

Présentez-nous votre ouvrage

Mon livre est un cri de révolte et de désespoir, car notre société va mal, dominée par l’argent et l’individualisme, elle mise de plus en plus sur le productivisme et l’enrichissement immédiat au détriment de l’humain. On dirait que la devise : «Liberté, Égalité, Fraternité » est aujourd’hui passée de mode et que les seules pensées qui ont cours : « Moi d’abord, les autres ensuite » et « Vivons sans contrainte obligation, en nous foutant totalement des conséquences désastreuses pour la planète et le vivant, qu’engendre notre dispendieux mode de vie ».

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai écrit ce livre pour dire ma peine face au mal de vivre ensemble, de la misère sociale dans laquelle vivent (survivent) des familles abandonnées à leur condition. Face à l’errance des jeunes qui se sentent inconsidérés, oubliés, sacrifiés, stigmatisés, alors qu’ils ne demandent qu’à voir leurs efforts pour s’en sortir, confortés, reconnus par ceux qui font les lois. Mais aussi pour ceux qui ont le pouvoir d’améliorer ou de dégrader la vie de leurs administrés, de se remplir les poches en piochant dans celles des autres. Car il faut permettre aux jeunes de réaliser leurs projets sans les dénigrer.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Mon ouvrage s’adresse à ceux qui ont gardé en eux cette indispensable part de fraternité et d’empathie qui fait espérer à un avenir meilleur, et rend hommage à tous ces braves qui, par la force de leurs convictions, œuvrent à bonifier notre monde au profit de leurs prochains.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

C’est une parole à la fois désespérée et enragée qui réclame plus de justice pour tous, quelle que soit leur condition, leur statut social. Et un manifeste que les blasés pourront juger naïf (grand bien leur fasse, ça m’est égal) adressé à nos dirigeants pour leur réclamer de s’engager pour la paix entre les hommes et les peuples, sans arrières pensées mercantiles, de permettre à chacun de s’épanouir dans la quiétude de pouvoir offrir aux générations futures la chance de vivre dans une société saine.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je puise mon inspiration auprès de ceux qui vivent des moments pénibles, des gens qui endurent le mépris d’autrui. L’indifférence, quand ce n’est pas la haine. Car l’homme a cette faculté incroyable d’être un loup pour lui-même, tel que l’a écrit Thomas Hobbes. Une réflexion à jamais d’actualité, tant l’homme semble réfractaire à apprendre de ses erreurs. Exemple : le jeu débile et inconséquent auquel se livrent le fou américain et le fou coréen du nord, tous deux, assez bas de plafond, qui sont prêts à mettre le monde à feu et à sang pour satisfaire leur ego et leur soif irraisonnée de pouvoir. Quitte à prendre le risque de conduire la planète vers une issue fatale, qui verrait l’éradication de sa population. Si ces tristes sirs n’avaient été que des citoyens quelconques, des gens comme vous, comme moi, leur pathologie, leur aurait à coup sûr, valu d’être internés. Mis en camisole. Mais voilà, ils dirigent des États et ont avec eux, la force nucléaire.
Ce monde marche sur la tête, je vous dis.
Ce qui diffère l’humain du lion c’est la parole. Les deux sont des prédateurs, à ceci près que le royal animal ne tue pas par plaisir, mais dans un instinct de survie. En fait, nous sommes gouvernés par des cinglés.
Depuis que l’homme a acquis la verticalité, il se pense en être élu, et voit son espèce supérieure à toutes les autres (même au sein de sa propre famille qu’il s’escrimera à diviser en races) et impose sa suprématie sur la terre par la violence. Violence envers les autres et envers les siens, car rien ne l’arrête dans sa bêtise.
Cela m’attriste quand j’observe l’héritage que nous nous apprêtons à léguer aux enfants de demain. Car nous sommes tous responsables de ce gâchis. Depuis que l’homme a acquis la faculté de dominer la matière, il s’est divisé en trois catégories, ceux qui réfléchissent à l’avenir, ceux qui ne misent que sur le présent sans se soucier des générations futures, et ceux qui suivent le mouvement, soit par ignorance, soit par fainéantise, soit parce qu’ils n’ont pas envie ou la volonté de changer les choses, soit parce qu’ils sont écrasés sous le joug des puissants.
Tous ces individus qui du haut de leur arrogance, font la pluie et le beau temps, décident de qui doit vivre et de qui doit mourir, de qui doit manger à sa faim afin que les premier puissent s’emplir l’estomac, de ceux qui méritent la compassion et de ceux qui doivent être voués à l’enfer, sans avoir de compte à rendre à personne, ne seront pas épargnés par la mort. Et quand celle-ci viendra, ils partiront nus, comme le tout à chacun. Nus et rendus à leur consistance première.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Je travaille actuellement à l’amélioration de mes quatre livres précédemment publiés, mais aussi sur le tome 3, la pièce de théâtre, et à mes autres livres, si ma santé me le permet. En ce moment je suis en formation pour me perfectionner en français.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Chers lecteurs restez en éveil…