Interview écrite

Rencontre avec Vitaliy Peck, auteur de « Errance »
9 novembre 2015
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Vitaliy Peck, auteur de « Errance »

Errance_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage ?
Vu la liberté prise avec les personnages, on ne peut pas parler d’une autobiographie au sens stricto sensu du terme même si les faits décrits, fortement romancés, sont assez fidèles à la réalité chronologique expérimentée par l’auteur. Le lecteur vagabonde au rythme du vécu du personnage avant de plonger, pour l’épilogue, dans son futur. Celui-ci se déroule quelques années au-delà de notre présent actuel dans une vie tourmentée telle que le héros l’a toujours fantasmée. L’originalité de l’ouvrage réside dans son écriture hybride, entre roman et témoignage, où le personnage dévoile sans retenue ses états d’âme au gré de ses pérégrinations.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Cette idée n’a germé que tardivement, près de deux ans après avoir couché les premières lignes sur papier lors d’un séjour monastique. Réflexion faite et même si mon intention de départ n’était pas celle-là : « pourquoi ne pas mener cette ébauche à son terme sous forme d’un projet abouti ? », ai-je pensé. Un legs spirituel adressé à mes futurs petits-enfants en quelque sorte… Cette perspective m’a plu, et voilà !

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
« Errance », parce qu’il est le reflet cru de la société, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Le héros est une caricature de la nature humaine, il inspire, selon l’instant, des sentiments aussi contradictoires que la sympathie et la détestation.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Chaque individu a sa propre perception du monde. Les valeurs qui structurent les relations humaines sont tellement hétéroclites, qu’il ne peut exister une pensée vertueuse unique. Il n’y a pas de vérité absolue. Par le prisme du héros, je tente de démontrer l’usurpation qu’incarnent les règles de la bienséance en me faisant le témoin d’une société malade que les politiques actuelles contribuent, selon moi, à détériorer chaque jour davantage. J’explore aussi la naïveté et la suffisance de l’être ainsi que la déliquescence de la structure sociale. Ma vision, et les solutions que je préconise parfois, peuvent paraître saugrenues aux yeux de certains mais elles n’engagent, de toute façon, que moi.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Pour la partie romancée, ce sont les jeunes filles puis, plus tard, les femmes que j’ai rencontrées durant mon existence. Je les remercie d’ailleurs d’emblée en prologue au récit. Pour les aspects plus prosaïques, l’actualité s’en charge bien au-delà de ce que l’imagination humaine est capable de produire…

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
La gestation de ce roman a pris presque trois années. Écrire en soirée, après le travail, ou durant les week-ends et les congés n’est pas chose aisée. En toute honnêteté, je ne sais pas si j’aurais le courage d’initier un nouveau projet dans la foulée de celui-ci. En tout cas, rien n’est encore planifié.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Égoïstement, j’ai surtout écrit ce roman pour moi… Maintenant qu’il est là, ce serait gratifiant qu’il rencontre un certain succès auprès des lecteurs. Mais là n’est pas l’essentiel à mes yeux. À ceux qui se laisseront tenter par cette œuvre, je leur souhaite juste de prendre autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire.