Interview écrite

Rencontre avec Thierry Brevard, auteur de « Suzanne, les femmes… lui avait dit l’étranger »
5 mai 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Thierry Brevard, auteur de « Suzanne, les femmes… lui avait dit l’étranger »

Thierry_Brevard_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage ?
C’est un recueil de quatorze nouvelles érotiques dont l’humour discret est perceptible et agréable, j’ose le penser. C’est un grain supplémentaire dans la grenette pour sourire et dire encore une fois la méchanceté du monde.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
C’était durant une des nombreuses guerres qu’aime beaucoup le genre humain. J’étais obligé d’entendre parler et vociférer toutes les mères autour de moi. Je sentais un truc bizarre. Et puis j’ai vu les pères, je n’ai pas été rassuré, la même valeur lamentable. J’ai donc compris très vite que l’on était dans la saloperie. Alors, quand j’ai considéré que je pouvais écrire ma langue maternelle à peu près correctement, j’ai fait ce que j’ai toujours voulu faire malgré un permanent quelconque espoir, vain forcément : fuir dans le rire et la beauté et la dérision. Fuir pour attraper quelque chose…

Pourquoi avoir choisi d’écrire un roman érotique ?
Parce que c’est beau et que c’est la seule chose qui a réussi, parfois, à tenir éloignées les croyances, gangrène de l’humanité.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
À tout adulte et pour les autres, ceux qui ont lu les contes de Jean de La Fontaine car ils ont alors bien appris. Surtout le respect de l’autre. Je dis bien les contes et non les fables.

Que signifie votre titre ?
Ce titre un peu ambigu se veut comme de la poésie et se suffit à lui-même. Sa signification restera une énigme que peut-être dans ces nouvelles ou dans les suivantes un lecteur découvrira.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Le même que Mireille Calmel dans «La Marquise de Sade» qui est pour moi un des plus beaux livres que j’ai jamais lu. Et le hasard est que j’ai écrit, quelques semaines avant de lire ce dernier, la page quatre de couverture de «Suzanne…» dans laquelle j’appelais à la même réalisation. Cela m’a fait plaisir, nous étions au moins deux à écrire même chose.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Comme tous ceux qui écrivent, je pense : imagination, réalité et expérience personnelle.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Des nouvelles parce que c’est un exercice très plaisant. J’en ai plusieurs dizaines en cours et j’aimerai aussi pouvoir écrire un texte très long, je n’ose rêver des trois mille pages de Giacomo Casanova par exemple. Non pour la longueur du texte elle-même mais pour quelque chose qui ressemble à la longueur du temps qui passe.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Un jour, une certaine et admirable K. m’a dit que dans mes nouvelles, je cherchais de la candeur. C’est possible et je ne m’en étais pas rendu-compte. En revanche, dans mes textes il y a la riposte inextinguible envers ceux qui passent leur temps à nous provoquer comme l’a si bien écrit Jean-Louis Barrault dans un texte à propos du scandale, en 1966. Et puis, à vous lecteurs, bonne lecture. Ce sera bien si votre plaisir est égal à celui que j’ai eu à écrire ces mots. Et peut-être rendez-vous pour un deuxième recueil.