Interview écrite

Rencontre avec Thierno Oumar Baldé, auteur de « Le poular, ancêtre des langues indo-européennes »
29 mai 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Thierno Oumar Baldé, auteur de « Le poular, ancêtre des langues indo-européennes »

Thierno_Oumar_Baldé_EdilivreDans quel pays habitez-vous ?

Je vis actuellement au Sénégal et j’habite en Guinée-Conakry voisin.

 

Présentez-nous votre ouvrage.

Transportez-vous, s’il vous plait, 16 mille ans en arrière, puis, imaginez survoler 10 mille ans d’Histoire et d’aventures (à travers ce livre) avec des populations nomades, chasseurs-cueilleurs, est-africains partis pour l’occupation du « paradis » du Croissant-fertile, au Proche-Orient. Cet état de choses survint à la faveur de la fin de la dernière période glaciaire. Et témoignez donc comment ces populations sont passées, là-bas, de la chasse-cueillette à la sédentarité, à l’agriculture et à l’élevage ; comment en même temps, sous l’effet du climat tempéré, elles ont perdu peu à peu la couleur « bronzée » de leur peau pour devenir ces Indo-Européens et ces Sémites d’aujourd’hui ; et comment enfin, de leurs langues sœurs (des langues niger-kordofan, pour les Indo-Européens), sont nées, notamment, l’ensemble des langues indo-européennes. Aussi, suivez ce peuple de pasteurs indo-européens revenu en Afrique (les Peuls), pour notez comment dans les immensités du Sahara vert et du Sahel, il a réussi depuis plus de cinq mille ans, à préserver cette langue-mère indo-européenne, le poular.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai écrit ce livre parce que j’avais réussi à rassembler des éléments suffisants pour éclairer certains domaines cruciaux du passé du peuple dont je suis originaire, les Peuls et leur langue, le poular, et du passé néolithique et proche-oriental des Indo-Européens. Et principalement, je me sentais le devoir de mettre à jour, pour la première fois, l’origine commune des langues indo-européennes.

 

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Mon ouvrage s’adresse à ceux qui veulent bien occuper leur esprit à des choses intéressantes et édifiantes. Il s’adresse à ceux qui sont curieux et passionnés par des épisodes historiques et linguistiques, et qui donc, de temps à autre, aiment à se « mettre dans la peau » de toute l’Humanité pour revivre des époques palpitantes de notre passé. Il s’adresse aux Africains qui veulent comprendre un peu mieux quels liens de filiation (notamment linguistiques), d’une part, les lient entre eux, et d’autre part, les lient aux peuples d’Europe et d’Asie. Il s’adresse aux Européens et aux Asiatiques curieux de lever le voile sur certains traits d’une période de dix mille ans de leur passé récent, c’est-à-dire, du périple de leurs ancêtres allant de l’Afrique vers l’Europe et vers l’Asie, et sur l’origine des langues qu’ils parlent. Il s’adresse aussi à tous ceux qui habitent hors de l’Afrique et qui veulent bien découvrir quelques facettes intéressantes de l’histoire et de la culture des Africains. Et les amateurs de belles œuvres de l’esprit humain collectif seront comblés en découvrant les merveilleuses structures et systèmes de fonctionnement de la langue poular.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Mon ambition n’était pas, de prime abord, de transmettre un message mais de faire des recherches sur la parenté entre des langues et des peuples africains et indo-européens. Toutefois, un tel ouvrage est de nature, entre autres choses positives, à affermir les liens de fraternité et d’amitié entre les peuples et entre les Nations.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je puise mon inspiration dans mon éternelle avidité de chercher à découvrir et à comprendre chaque jour de nouvelles choses. Après des activités physiques quotidiennes en plein air, je me trouve toujours prêt pour écrire si je me mets dans une situation de recueillement.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J’ai en chantier deux manuscrits. Le premier cherche à participer à provoquer une prise de conscience plus grande du large public sur nos questions d’environnement dont, notamment, sur la destruction des forêts tropicales humides, qui abritent plus de la moitié des espèces animales et végétales que compte la terre. Le second manuscrit essaye de traiter de la question du bonheur. Comme nous avons atteint un fulgurant développement scientifique, technique et matériel, il est temps maintenant de donner dans tout cela plus de place au bonheur véritable, au bonheur largement partagé. Puisque nos progrès engrangés devraient justement servir à cela.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

À mes lecteurs, je leur dirai qu’ils sont sans doute de charmantes personnes. Et si, après avoir lu l’ouvrage, ils désirent me faire part de leurs pensées, voici mon adresse e-mail : oumarbhoyebalde@gmail.com