Interview écrite

Rencontre avec Rose Mendy, auteur de « Journal intime de Deupetanine Vaz – Tome 2 »
11 avril 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Rose Mendy, auteur de « Journal intime de Deupetanine Vaz – Tome 2 »


Rose_Mendy_2_EdilivreOù habitez-vous ?

Je réside à Évreux dans l’Eure en Haute-Normandie.

 

Présentez-nous votre ouvrage.

Mon livre est à la fois un cri de détresse et un témoignage. En tant que journal intime, il parle de moi, de mes luttes et de mes souffrances, mais il peut s’appliquer à toutes les personnes ayant vécu les mêmes choses. Il parle des difficultés des personnes immigrées à s’intégrer en France et dépeint l’intolérance butée et inébranlable de ceux qui les rejettent.

Il est difficile de vivre dans un milieu où les gens sont injustes et marginalisent ceux qu’ils trouvent trop dissemblables. Mon livre est en filigrane une incitation à la lutte contre l’injustice, la moquerie, la marginalisation qui se manifestent partout dans la société que ce soit à l’école, au travail, dans la vie privée, etc… L’étroitesse d’esprit est une mauvaise herbe aux racines profondes qui subsiste dans certaines administrations et dont j’en ai fait les frais.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

L’écriture de ce livre marquait d’abord un besoin, celui d’exorciser les luttes, les souffrances, les déceptions et les rejets de toute une vie par l’expression artistique, en couchant ces mots sur le papier comme témoignage. Ensuite, cet ouvrage a un but de dénonciation, révéler l’immoralité et l’avarice de l’homme me semblait nécessaire. C’est aussi une mise en garde pour de jeunes lecteurs et une incitation à la méfiance envers le monde adulte et celui du travail et des relations sociales et amoureuses. Il y a du danger dans l’égoïsme de l’homme qui le pousse à rejeter son prochain, à haïr l’altérité jusqu’à le pousser au racisme. En écrivant, j’ai toujours en arrière-pensée l’utopie de ce qu’aurait été la vie sans le vice de l’homme, sa cupidité et son intolérance. La vie aurait été un doux séjour rythmé par la sérénité, la joie et la paix du corps et de l’esprit. Au lieu de cela, la vie est un lieu d’effroi et de lutte sans fin. On dit que le résultat répond à l’effort, mais malheureusement certaines portes resteront à jamais fermées pour une catégorise de personnes. Nous avons tous un rôle à jouer dans cette vie, lieu de passage ; j’ai choisi celui de la désobéissance, de l’anticonformisme et de l’engagement pour mes droits trop souvent bafoués.

 

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Mon ouvrage s’adresse à tout lecteur, mais principalement aux humanistes, à ceux qui pourront cerner les enjeux de ce que j’y raconte. Le lecteur à rôle à jouer : il doit considérer les évènements personnels que j’ai vécus et les élever à une réflexion sociale générale. Je m’adresse à ceux qui ont souffert, qui ont traversé des épreuves semblables ou pires encore, à tous les marginaux, les laissés-pour-compte, les rebus de la société. Mais ceux qui se font du mal à eux-mêmes et aux autres par leur comportement et leurs paroles y trouveront aussi de quoi réfléchir.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Par l’écriture de cette œuvre pleine de violence et couturée de blessures qui menacent chaque jour de se rouvrir, il s’agit de montrer que plus que jamais, ce monde a besoin de paix s’il ne veut pas sombrer dans un chaos qui le mènera irrémédiablement à sa perte. Si l’homme veut vivre en paix, il doit convoquer le respect et la justice pour tous. Sans égalité, l’entente entre les hommes est impossible. Je souhaiterais que dans hypothétique futur, les enfants avantagés et désavantagés jouissent des mêmes droits et opportunités. Si la génération nouvelle recherche la paix du corps et de l’âme, alors elle doit combattre la pensée primitive et la mentalité étroite en faveur d’une justice universelle. Voilà mon combat.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

L’inspiration me vient du regard attentif que je porte sur le monde, de ce que j’entends et des sentiments qui en naissent, de mes réflexions et de mon vécu. Un peintre peint sa vision du monde comme le sculpteur et le photographe. L’écrivain, lui, manie les mots pour dire ce qu’il sait. Edilivre, ma maison d’édition, m’inspire aussi, car elle me donne la parole. C’est un avantage et un pouvoir d’avoir accès à un tel réseau. Grâce à eux je sens que mes idées et mes pensées ont une portée sociale et cela m’encourage à en avoir toujours de nouvelles, de plus origi-nales ou de plus profondes. À quoi sert de travailler si ce travail n’a aucune portée et n’est vu par personne ? Edilivre expose mon travail au public.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J’aimerais continuer à écrire et à créer et pouvoir publier mes autres livres en parallèle : Lettres et Histoires inventées, ouvrage déjà publié, mais auquel je souhaiterais apporter des modifications, Histoire de la fille de Yanbrouse-Poquetane-Augaido Vaz Tome 2, à retravailler également. Les déceptions de l’héroïne Tome 3, Jeunesse gâchée, Reportage et Documents, Correspondance avec Denis Pasquier. Je suis aussi en train de rédiger une pièce de théâtre qui s’appelle Peuples boutefeux.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Chers Lecteurs et lectrices, un grand merci d’abord pour ceux qui prêtent attention à mes écrits. Je vous souhaite un bon apprentissage de la vie parce que nous apprenons à chaque fois qu’on tend l’oreille et ouvre les yeux à une personne. J’espère que vous serez guidés sur le chemin du partage et de la tolérance.