Interview écrite

12 février 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec PJ de Nayor, auteur de  » Objets inanimés « 

PJ_de_Nayor_EdilivreComment introduiriez-vous Objets inanimés au lecteur ?
«  Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à votre âme et la force d’aimer  » ? Cette phrase d’Alphonse de Lamartine apprise à l’école m’est toujours restée et, étant chineur, j’ai toujours été emballé par le comportement des gens vis-à-vis des objets. J’ai toujours ressenti une forte attraction et une forme de transfert émotionnel sur l’objet. C’est cela que je décris dans Objets Inanimés, car, s’ils sont inanimés en apparence, leur mise en mouvement se fait de manière assez simple : combien de gens solitaires parlent avec un mur, un frigo, un placard ? Certainement bien plus qu’on ne l’imagine. En fait, ce n’est pas l’âme de l’objet qui s’attache à notre âme, mais simplement l’esprit qui transfère ses émotions et ses désirs sur l’objet.

L’alternance entre prose romanesque et prose théâtrale participe-t-elle de la spécificité de votre ouvrage ?
Pas particulièrement ! Dérouler le préambule sous forme de pièce de théâtre permet de cadrer l’échange qui va s’opérer entre les différents éléments de la maison, de leur donner plus de présence en ayant une excuse pour les décrire d’une manière caractérielle. Cela aurait pu être rédigé en alexandrins, mais le besoin ne s’en faisait pas vraiment ressentir.

Vous avez été menuisier. Etablissez-vous un lien entre l’omniprésence des meubles, personnages principaux de votre œuvre, et votre ancienne profession ?
Le seul rapport qui puisse exister est le fait que j’ai appris la technologie et la vie du bois. Le mode d’existence cellulaire est pleine d’enseignement et un buffet de quatre cent ans possède toujours de la sève viable, même si cela est en quantité infime. D’ailleurs, un des meubles le précise bien au fil du texte. TOUT est vivant, sur le plan moléculaire. Ne faites jamais confiance à vos yeux, ils ne voient que la surface des choses.

Est-ce un exercice difficile de s’imaginer une conversation entre une baignoire, un buffet et une gazinière ?
Cela m’est très facile et c’est pour ça que j’ai rédigé cette histoire. Il suffit de se mettre « dans la peau » de chaque élément et de trouver les mots correspondant à leur fonction, exactement comme on le fait pour des personnages qui sont tout autant impalpables puisque inventés de toutes pièces.

Quand vous est venue l’envie d’écrire ?
C’est à l’école, voyez-vous, tout bêtement. En apprenant à écrire.
Et puis en apprenant des fables de La Fontaine, des livres et des poèmes de Victor Hugo, je me suis mis à pratiquer l’alexandrin dans le langage courant et c’est réellement riche d’enseignement. J’écris depuis l’âge de huit ans, des chansons et des poèmes également.

Quels sont vos projets futurs ?
Mes projets futurs sont en cours, puisque je travaille actuellement sur le deuxième Chenille, suite du premier, dans lequel on abordera le nombre d’or, la numérologie, la morphologie etc. il y a tellement à apprendre. Comment peut-on s’ennuyer?

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’aimerais pousser les lecteurs à lire les livres en plusieurs fois afin de bien chercher ce qui se cache entre les lignes et derrière les mots.