Interview écrite

Rencontre avec Noëlle Mirande, auteur de  » La Tache d’encre  »
22 octobre 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Noëlle Mirande, auteur de  » La Tache d’encre  »

Noëlle_Mirande_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
La tache d’encre est l’histoire d’une peinture à l’encre. Cette peinture disparaît lors de l’inauguration de la Fondation dans laquelle elle est exposée. L’événement révèle un passé insoupçonné, datant d’une vingtaine d’année, qui aurait pu le rester. L’existence de l’œuvre a fait se croiser les destins des personnes qui se sont trouvées en sa présence : l’artiste qui l’a peinte, ses élèves, l’acheteur, les galeristes, les journalistes, les artistes de l’entourage…

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Je l’ai écrit pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, par goût des énigmes et des enquêtes. J’aime le polar mais essentiellement pour l’énigme, les circonstances et les raisons mystérieuses qui provoquent et enchaînent les faits et la recherche de la solution.
Ensuite, pour parler du monde artistique que je connais bien puisque je suis artiste peintre professionnelle. Mais aussi écrire une histoire où l’œuvre tient une grande place, pas uniquement pour elle-même mais pour les influences qu’elle peut exercer. Une création artistique n’est pas anodine. Elle est forgée de l’intention de l’artiste, de son savoir faire, de ce qu’il veut communiquer.
Et enfin, les spectateurs vont éprouver des ressentis, des émotions, des sentiments divers envers l’œuvre mais bien évidemment envers son auteur. La subjectivité influe sur leur compréhension et leurs appréciations. Quelles soient d’ordre culturel, social, intellectuel, affectif, passionnel…

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Il s’adresse à différents types de lecteurs. Aux amateurs d’art, à ceux qui ne connaissent pas le milieu artistique mais qui en sont curieux mais aussi aux amateurs d’énigmes. Enfin à tous ceux qui aiment les histoires qui les font pénétrer dans un contexte particulier.

Quel lien créez-vous entre les deux arts que sont la peinture et la littérature ?
L’art est un état d’être, une perception privilégiée ou une connexion subtile qui développe l’imagination et la créativité. Les méthodes pour exprimer cet état et en communiquer les fruits sont multiples selon les qualités et les aptitudes de chacun.
Bizarrement, malgré le fait que j’ai commencé à écrire vers 17 ans, une sorte de poésie libre, j’ai plutôt dessiné et peint mes « visions » très activées par la musique que j’écoutais. Professionnellement, j’ai surtout peint du trompe-l’œil, de la peinture murale et monumentale. J’ai travaillé aussi l’illustration qui mêle art graphique, plastique et pictural à l’écriture, la mise en valeur de texte et la calligraphie.
Depuis une dizaine d’année bien que toujours passionnée par l’image et la peinture, l’écriture me permet de m’exprimer avec plus d’amplitude et de précision. D’aller plus loin dans la description de ce que je perçois et dans la restitution des idées.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
L’approche de l’univers de l’art et d’une œuvre par un artiste. C’est une vision personnelle, elle n’est pas exhaustive. La singularité de l’histoire et de la compréhension des comportements des personnages et le caractère énigmatique et non policier du récit.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Que l’on peut écrire des histoires énigmatiques sans violence, sans meurtres, sans complaisance macabre. Que les tensions et les conflits entre les personnes peuvent s’apaiser par le respect, l’écoute et la compréhension. Que les œuvres d’art portent en elles l’âme et l’esprit de leur créateur et qu’elles peuvent avoir une influence insoupçonnée.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration est nourrie par de multiples domaines qui interpellent mon imaginaire et sollicitent un questionnement. Ils s’interpénètrent et ont constitué ma personnalité. La littérature policière et énigmatique, la science fiction et l’anticipation, la féerie, les phénomènes étranges et inexpliqués ainsi que les théories ou tentatives d’explications qu’ils génèrent, l’archéologie, les débuts de l’humanité, l’ésotérisme, les philosophies, la symbolique universelle, les chemins imaginaires, l’art et la création, l’écologie et l’avenir de la planète, le respect de tous et de chacun, un idéal de vie…

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je mène toujours plusieurs projets simultanément. Tout d’abord une saga est en cours d’écriture : Les chants du lutin. C’est ma première création littéraire. Un roman d’aventure contemporaine et féerique mais aussi une quête initiatique qui se déroule sur plusieurs époques, dans différents mondes, à travers plusieurs plans d’existence. Le héros rencontre son lutin qui l’entraîne à la découverte de lui-même par l’exploration des vies parallèles où se mêlent science-fiction, fantasy et surnaturel. Deux tomes sont déjà écrits : Robin et D’où je viens. Le troisième est en cours. J’ai écrit un deuxième roman énigmatique sur une écrivaine de romans policiers et j’ai en tête d’autres thèmes que je souhaite aborder. Et je travaille à un recueil de nouvelles dont j’illustre moi-même chaque récit.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
L’écriture a changé mon regard de lecteur. Je n’avais pas approché de si près le style et la manière de dire. Même si je goûtais l’utilisation des mots, la description des images, le rythme et la construction des phrases, s’attaquer à l’exercice a été d’une immense richesse comme choisir des couleurs, un support, construire un dessin et maîtriser la peinture. Peindre ou écrire, comme c’est le cas pour tous les arts est une offre de partage de la création et de la pensée humaine.

La tache d’encre m’a permis particulièrement de l’exprimer.