Interview écrite

9 décembre 2016
Posté par
Flora

Rencontre avec Issa Konta, auteur de « La Fissure »

Issa_Konta_EdilivreOù habitez-vous ?
Je suis du Mali, précisément de Kadial, cercle de Tenenkou dans la 5ème région administrative du Mali : Mopti.

Présentez-nous votre ouvrage
« La Fissure » est un recueil de trois nouvelles. J’évoque des problèmes de la société actuelle malienne. D’abord le mode de vie d’un prêcheur – marabout dont j’ai donné comme titre « je me prosterne donc je suis ». Dans une société où l’on estime que 90% sont musulmans, d’aucuns marabouts-prêcheurs prêchant : l’éducation familiale,la solidarité, le repentir et la foi ; laissent leurs progénitures vivre dans la jouissance qui les attrape après. Puis dans la deuxième « Et vos bics » j’explique le désespoir d’un étudiant en fin de cycle qui explicite les entraves du système de l’enseignement supérieur. Enfin « je veux un homme idéal » critique le choix et l’insertion des jeunes filles dans les foyers.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Je suis un élément, un fils du peuple, raison pour laquelle, je ne peux pas rester indifférent aux problèmes des Hommes (du peuple). Étant donné que je ne suis pas un «soldat » pour prendre des armes ni médecin pour soigner à l’aide de médicaments et seringue ; je me dois en tant qu’étudiant  de mettre ma plume au service des hommes. J’ai écrit ce livre après avoir observé durant des années autour de moi des phénomènes sociaux. J’étais aux aguets des questions qui préoccupaient les « sans voix ». Nombre de mes concitoyens pensent que dénoncer revient à dilapider, j’estime le contraire. Il faut étaler les problèmes de manière à éveiller les uns et les autres. Se faisant, chacun  par son esprit analytique optera pour une solution. Actuellement, l’argent plane sur tout, alors que les lecteurs ne sont pas sans savoir que Sembene Ousmane dans Le Mandat  disait : «  L’argent comme essence de la vie ne te conduit que sur une fausse route, où tôt ou tard, tu resteras seul. L’argent ne solidifie rien. Au contraire, il détruit en nous tout ce qui nous reste d’humanité » p.182. Je voudrais que les hommes réfléchissent sur  la  face pernicieuse de l’argent qui détourne les religieux et les jeunes qui constituent des éléments prépondérants de notre pays.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon livre s’adresse à tout le monde, particulièrement la société malienne dans toutes ses composantes.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
A travers ce livre je voudrais transmettre des messages à plusieurs niveaux. L’homme doit se sacrifier pour la liberté. A l’instar de Charles NOKAN dans Les malheurs de Tchakô qui disait : « l’homme ne vit pas que pour remplir son ventre. Il doit  penser, remuer des idées. La plus chère de ces dernière ; c’est l’idée de liberté » Tableau II, scène 3, je crois également que la satisfaction des revendications passe par la liberté

Où puisez-vous votre inspiration ?
J’ai une amie fidèle disponible nuit et jour. Une amie ni ethnie ni race. D’ailleurs l’amie de tous ; la nature. Aelle s’ajoute mon cœur, Alfred De MUSSET disait : «  Ah ! frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie » (A Edouard Bocher, 1832). J’observe, j’écoute et j’incite les soucieux à parler, à analyser les mœurs. C’est l’ensemble de ces éléments qui constituent mon source d’inspirations.

Quels sont vos projets d’écritures pour l’avenir ?
Actuellement je travaille sur une pièce de théâtre intitulée Lahmu qui traite les problèmes liés aux procédures judiciaires d’une partie du Mali. Après j’envisage écrire d’autres nouvelles et dans d’autres genres

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Je les remercie d’avoir réservé une partie de leur temps pour mon livre, notre livre. Je les invite à s’attacher à la lecture, clef du savoir.