Interview écrite

11 février 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Guillaume Hugues, auteur de  » Le Syndrome du Pyromane « 

Guillaume_Hugues_EdilivreGuillaume Hugues, présentez-nous votre recueil de poésie Le Syndrome du Pyromane ?
Le Syndrome du Pyromane est un ensemble de poésies contemporaines hétéroclites aux sujets sombres. J’y aborde le désamour, la violence des sentiments, la folie, l’ivresse mais également des thèmes plus légers et plus fantaisistes. On pourrait comparer cela aux déboires d’un jeune en difficulté avec son temps. Ce n’est pas toujours autobiographique, chacun de nous peut se retrouver dans les expériences décrites. Parfois, il s’agit également d’évoquer des œuvres littéraires ou encore des contes qui m’ont inspiré. Cette œuvre est très abordable pour des gens qui n’ont pas l’habitude de lire ce genre de littérature.

Pourquoi avoir décidé d’intituler cet ouvrage Le Syndrome du Pyromane ?
J’ai fait un parallèle entre la pyromanie qui est une monomanie et la difficulté à préserver l’amour pour évoquer un homme instable sentimentalement. J’ai remarqué, lors de la sélection des poèmes qui composeraient l’ouvrage, que le feu était un élément qui revenait souvent pour imager les maux. Le titre m’est alors venu comme une évidence et j’ai rédigé le poème éponyme pour expliquer ce que le pyromane représente pour moi. En quelques mots, ce personnage destructeur préfère mettre le feu à ses passions pour ne pas tomber dans une sorte de routine sentimentale. C’est un cycle qui lui permet de se sentir vivant, comme un pyromane qui soulage ses pulsions grâce à ses propres brasiers criminels. Il recherche en quelque sorte le vrai amour, mais se défile à la moindre frustration : c’est parfois le cas pour nombre de personnes.

Pour vous, quel est le rôle d’un auteur ? Pourquoi écrire et être lu ?
Pour moi il y a plusieurs sortes d’auteur : ceux qui veulent faire passer un message, décrire leur idées, et d’autres qui écrivent égoïstement, parce qu’ils doivent se décharger d’un fardeau et que cela les soulage. Dans les deux cas, l’auteur n’écrit que pour son art. Rien d’autre ne doit venir parasiter sa créativité. Je pense que si l’on écrit dans un souci de reconnaissance ou d’argent, cela peut nous mener à nous poser les mauvaises questions, comme « Qu’est-ce qui pourrait plaire aux lecteurs ? ». La seule réflexion qu’un auteur doit avoir est « Qu’ai-je envie d’écrire ? ». En ce qui me concerne, j’ai choisi la poésie, même si je sais que les chiffres des ventes sont cruels dans cette catégorie. Je suis conscient qu’il est très difficile pour les gens de s’intéresser à la poésie d’un anonyme. Je me satisfais dans le fait que le livre perdurera et laissera une trace de ma créativité.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je ne puise mon inspiration que dans la musique. Des chanteurs poètes comme Serge Gainsbourg par exemple m’aident énormément. Je m’intéresse aux artistes qui ont une tendance à voir les choses en noir comme moi, parfois dans l’exagération : c’est le cas de Damien Saez. Lorsque j’ai découvert ses albums je me suis tout de suite reconnu dans ses textes, c’est d’ailleurs cet artiste qui m’a donné envie de m’exprimer. Et parfois il y a des jours difficiles sans aucune idée, une page blanche comme on dit : alors la musique me dérange. Dans ces moments-là, je préfère le silence et l’obscurité à toute autre source d’inspiration.

Êtes-vous attiré par d’autres genres littéraires ?
Je ne lis pratiquement que des romans fantastiques. Que ce soient des livres pour jeunes adultes comme ceux de J.K. Rowling qui ont enchantés mon enfance, ou un genre plus sérieux comme la très complète série de Robin Hobb, j’apprends énormément de cette littérature. Parfois je me penche sur des œuvres plus sombres, comme par exemple Le bonheur des tristes de Luc Dietrich qui m’a fortement marqué et qui m’a inspiré un poème sordide intitulé Découper le chat et que l’on retrouve dans mon recueil.

Si vous deviez définir la poésie en quelques vers ?
La poésie n’a pas de frontières
La poésie n’a pas de censure
Quand tous les sujets y prolifèrent
La poésie est une aventure

Quels sont vos projets futurs ?
Je suis actuellement en train de travailler sur la finalisation de la suite du Syndrome du Pyromane, qui s’intitulera Un enfant de la Lune et dont il ne me reste que quelques poèmes à imaginer. Après cela je laisserai de côté le genre pour me consacrer à une tâche plus ardue : l’écriture d’un roman fantastique sur lequel je travaillais depuis de nombreuses années et que j’ai rangé dans un petit coin de ma tête pour me consacrer aux poésies.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère ne pas vous décevoir. Merci pour votre soutien.