Interview écrite

18 octobre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Grégory Séraphin, auteur de  » Le rêve de tendresse de la princesse Aurore « 

Grégory_Séraphin_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage?
Mon ouvrage est un conte de fées en alexandrins, charmant, délicat, original, doux, mignon et court. Le personnage central est une jeune fille très tendre et rêveuse, une jeune princesse de vingt ans prénommée Aurore, qui souffre de solitude et rêve au prince charmant, désirant connaître l’amour pour vivre enfin plus pleinement et plus joyeusement.

Le nom et l’apparence de la princesse Aurore s’inspirent-ils de la Belle au Bois Dormant ?
Non. Le prénom « Aurore » s’inspire de mes idéaux émotionnels et de mes prénoms féminins préférés. Je trouve que ce prénom sonne « poétique », et qu’il peut évoquer, symboliquement, l’aurore, c’est-à-dire, en fait, tout ce qui suggère l’idée d’un renouvellement, d’un nouveau commencement, d’un ressourcement, d’une régénération, d’une renaissance, et aussi, l’idée de la pureté, de la virginité, de la chasteté, de la délicatesse émotionnelle, de la candeur, de l’ingénuité et de l’innocence. Quant à l’apparence de l’héroïne, elle découle non pas de l’influence de la Belle au Bois Dormant, mais, là encore, de mes idéaux émotionnels et esthétiques, de mon idéal féminin. J’aime beaucoup, en effet, les blondes aux yeux bleus, au visage diaphane, qui, de par leur beauté « nordique », incarnent en quelque sorte l’image de la pureté.

Le fait d’avoir écrit un conte de fées en alexandrins est-il un moyen pour faire découvrir la poésie aux enfants dès leur plus jeune âge?
Pourquoi pas ? Mais c’est surtout pour faire rêver et pour faire joli. D’ailleurs, ce conte n’est pas destiné uniquement aux enfants, mais aussi aux adultes ayant préservé un cœur d’enfant ou une âme d’enfant, c’est-à-dire, en fait, à toute personne qui sait rester intelligemment connectée à sa part d’innocence, à son « enfance intérieure », ce qui peut être le cas d’une fillette de huit ans, par exemple, mais aussi, d’un vieillard de quatre-vingt dix ans. 

Votre premier ouvrage Douceur exquise est également un recueil poétique. Comment est née votre passion pour la poésie?
Ma passion pour la poésie est née d’une vocation artistique, au sens de »prédestination », oui, si vous préférez, volonté du Ciel ou Providence divine (ce à quoi mon âme était prédestinée de toute éternité). Il faut savoir en effet que je suis né, dans mon thème astral, avec une forte influence du signe des Poissons, de la planète Neptune et de la Lune, or l’énergie Poissons est une énergie de romantisme et d’idéalisme, Neptune est considérée comme étant spécifiquement la planète de la poésie, mais aussi des amours platoniques, du romantisme, de l’évasion, du mysticisme, de la connexion à Dieu, de l’infinitude et de l’imagination. La Lune aussi, est une planète qui favorise l’imagination, ainsi que le sens du merveilleux. Or je suis très lunaire et très neptunien. Ce qui revient à dire, en somme, que tous les êtres qui sont très lunaires, neptuniens ou Poissons, peuvent devenir des génies artistiques, et adorer la poésie, ainsi que le rêve, plutôt que le principe de réalité. (Exemples: Victor Hugo et Stéphane Mallarmé, Neptuniens, car nés sous le signe des Poissons, ou encore Jean de la Fontaine, Lunaire, car né sous le signe du Cancer, et Neptunien, né sous un Ascendant Poissons, ou encore Novalis, Lunaire, car né sous un Ascendant Cancer). Ainsi, si vous voulez, je suis « cosmiquement » prédisposé à aimer lire et écrire de la poésie. Ceci est d’autant plus vrai que j’aime particulièrement le Beau, or comme l’a jadis souligné Stéphane Mallarmé: « Il n’y a que la Beauté – et elle n’a qu’une expression parfaite, la Poésie ». Il faut aussi comprendre que je n’aime pas le « réel concret » que je juge laid et dysharmonique, et que je préfère l’imaginaire, le rêve et le fantasme, où la vie est plus jolie, plus belle, plus rose, plus poétique, plus « idéale », non contaminée par les imperfections du réel. Il m’est en effet plus facile d’être heureux en imagination qu’en réalité. Je suis en fait, un peu comme Gustave Flaubert et comme Madame Bovary, atteint de cette « maladie » qu’est le « bovarysme »: je m’évade de la réalité par l’imagination, je subis un quotidien ennuyeux dont je m’extrais par l’imaginaire, pour m’exciter psychiquement et vivre ainsi, sur un plan cérébral, mon désir d’aventure.
Enfin, la poésie, de par la perfection de la forme comme de par la dimension sacrée et universelle du thème majeur qu’elle aborde (l’amour), reste quelque chose d’indémodable, d’éternel et d’intemporel. C’est un atout majeur que la prose ne possède pas forcément.  

De quelle façon abordez-vous cette fois le thème de l’amour?
L’amour est ici abordé avec féerie, idéalisme, romantisme. Il est conçu dans sa dimension quelque peu « irréelle ».

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour écrire ce conte?
Mes sources d’inspiration, pour écrire ce conte, ont deux origines : la première, c’est que je me suis laissé inspiré, dans un kiosque à journaux (kiosque de gare), par un petit livre pour fillettes que j’ai acheté, dévoré par la curiosité que j’ai été, et les images de cette histoire, ainsi, un tout petit peu, qu’une partie de l’histoire elle-même, m’ont beaucoup inspiré pour écrire mon conte. Je me suis en fait laissé « absorbé » par les images et la magie de ce petit livre qui était destiné aux petites filles de 4 à 10 ans, environ. Eh oui ! On trouve parfois, en fouinant comme il faut dans les livres pour enfants en général, et pour fillettes en particulier, des « perles » que la littérature adulte classique, contemporaine et conventionnelle ne possède aucunement, parce que cette littérature est trop rationnelle et trop sérieuse, à l’inverse des livres pour petites filles qui est une littérature beaucoup plus féerique, et surtout, infiniment plus émotionnelle, dans le sens où cette littérature enfantine ne s’adresse pas à l’intellect, mais au cœur.
La deuxième source d’inspiration de ce conte, qui est ma source d’inspiration principale, est le fait que, au moment de sa composition, j’ai ressenti un très grand besoin d’amour et de tendresse dans ma vie (pour moi-même), et que j’ai exprimé, au moyen du Verbe, et des alexandrins, ce désir d’amour et ce désir de tendresse (les écrivains écrivent aussi pour se donner de l’amour à eux-mêmes). Ainsi, les deux personnages de ce conte – la princesse Aurore et le troubadour – sont les deux facettes de ma propre personnalité, dans le sens où en fait, Aurore, c’est moi psychiquement et émotionnellement parlant. Et où le troubadour, c’est moi aussi, culturellement parlant, dans le sens où quand j’aime, j’aime de manière fleur bleue.
Etant en fait animé personnellement d’un « complexe d’abandon », j’écris de la poésie aussi pour me guérir affectivement de mes manques et de mes blessures émotionnelles… Les mots, arrangés poétiquement, possèdent en réalité un pouvoir curatif, une charge et une fonction puissamment thérapeutiques.

Avez-vous d’autres ouvrages en perspective?
J’ai de nombreux autres ouvrages en perspective : de la poésie, du théâtre, de la philosophie, de l’érotisme, etc.

Un dernier mot pour vos lecteurs?
Il est important, dans la vie, surtout lorsque l’on est adulte, de ne pas se laisser corrompre par la société, de ne pas souiller notre âme ni notre cœur, et de rester pur et doux comme le sont les petits enfants. Il est utile aussi de rester parfois un peu « naïf » ou « naïve » pour mieux rester réceptif à la magie de l’amour et à la douceur de la tendresse. C’est bien d’être fort dans la vie, mais c’est bien aussi d’être parfois vulnérable. Ne serait-ce que pour savoirs’émouvoir, la beauté d’âme et la beauté de cœur étant des vertus plus hautes, plus nobles et plus transcendantes que l’intelligence purement cérébrale, ou que la force physique. En d’autres termes, être adulte ne doit pas nous empêcher de rester enfant. C’est cette dimension « enfantine » de soi-même (pure, douce, tendre, vulnérable, candide, ingénue, innocente, naïve, délicate, réceptive, passive, mystique et christique) qui permet de rester intelligemment et sagement connecté à Dieu.