Interview écrite

4 janvier 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Géraldine ANDRÉE, auteur de « Le Grand Retour »

Géraldine_andrée_EdilivreOù habitez-vous ?
J’habite en Lorraine dont je suis originaire. J’aime décrire dans mes textes les saisons
bien marquées de cette région : le flamboiement des arbres, le craquement du givre, le
froid vif, les étés chauds, l’or des mirabelles prêtes à éclater à la fin du mois d’août.
J’ai des origines germaniques, polonaises, luxembourgeoises mais aussi
méditerranéennes de par mes ancêtres.

Présentez-nous votre ouvrage
Le Grand Retour est un récit de vie, plus spécifiquement une autobiographie qui
raconte une période de ma vie se situant juste après l’adolescence. Au moment où je
faisais mes études, j’ai rencontré un homme plus âgé que moi, avec lequel j’ai
entretenu une liaison toxique durant cinq longues années. Je relate dans ce récit
comment ces liens se sont inextricablement tissés pour m’emprisonner. Une fois la
relation terminée, j’ai mesuré combien cette dernière avait influencé ma destinée de
femme et c’est cette influence que j’analyse par le biais des sensations, des anecdotes,
des émotions éprouvées. Ce récit croise plusieurs genres, l’autobiographie, bien sûr,
mais aussi la poésie, le récit d’analyse et le thriller. En effet, l’angoisse progresse tout
en long de ces pages jusqu’à l’apaisement, la sérénité. La lumière baigne donc les
chapitres les plus sombres.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
L’écriture de ce livre s’est imposée à moi comme une évidence. Après une ultime
séance psychologique sur le passé de cette histoire d‘amour, j’ai pris conscience que la
meilleure thérapie était celle des mots. Ceux-ci ont, en effet, une grande puissance. Ils
peuvent soigner, guérir, sauver. Souvent, dans les pages du Grand Retour, j’associe
l’acte d’écrire à un exorcisme, voire à une rédemption. Je veux ainsi montrer à autrui
qu’on est seul responsable de sa liberté. Et qu’atteindre cet état de grâce passe par
l’expression de soi. Les mots délivrent l’âme. Ils libèrent la mémoire de ses hantises et
permettent à l’être des retrouvailles avec sa véritable identité.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon ouvrage s’adresse aux jeunes filles qui commencent leur chemin de femme, leur
vie amoureuse afin qu’elles détectent les pièges sentimentaux qui peuvent ralentir leur
évolution vers l’épanouissement. Ils s’adressent aux femmes qui veulent mieux se
connaître, s‘étudier, s’aimer. C’est donc aussi un récit sur la condition féminine
d‘aujourd‘hui. Et il s’adresse aux hommes qui demandent à mieux connaître l’univers
féminin, sa sensibilité, son fonctionnement psychologique. Ce livre incite à plus de
respect et à une meilleure compréhension entre les hommes et les femmes.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
J’ai voulu transmettre un message d’espoir, montrer que toute épreuve peut être
transcendée et que même si, apparemment, elle détermine notre vie, en réalité, il n’en
est rien car chacun est susceptible de la transformer en belle résilience. Quand j’étais au
coeur de cette douleur, je ne pensais pas faire de mon amenuisement psychologique un
récit. Loin de moi l’idée que je sois capable de puiser dans la souffrance la force et la
volonté et pourtant, voici ce livre, aujourd’hui… Nous sommes tous prêts à réaliser
beaucoup de choses et qu’importe que nous ignorions habituellement notre potentiel
car celui-ci se révèle, un jour, de façon insoupçonnée.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je puise mon inspiration dans l’univers de tous les jours, dans les sensations et les
émotions du quotidien, dans un clignement de lumière, une couleur sur un meuble, une
voix, une anecdote.. Mon écriture épouse le rythme des journées qui s‘enchaînent. Je
tiens d’ailleurs un journal intime où se juxtaposent impressions, idées, états d’âme,
fulgurances.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je prépare actuellement un recueil poétique intitulé Journal de la lumière où j’évoque
les métamorphoses d’un jour de vacances dans un pays au bord de la Méditerranée.
J’écris également un autre journal, Où es-tu partie ?, recueil d’observations et de
réflexions sur la lente évolution de la maladie d’Alzheimer chez un proche, cette
déréliction des souvenirs qui dénude la personne dans le présent.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Quand j’écris, j’ouvre une fenêtre.