Interview écrite

Rencontre avec Florian Quittard, auteur de « COMÉDINHUMAINE »
28 septembre 2018
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Florian Quittard, auteur de « COMÉDINHUMAINE »

 

 

 

Présentez-nous votre ouvrage.

« COMÉDINHUMAINE » se compose de douze brèves histoires ayant toutes lieu dans la ville du même nom. Une ville sans repère temporel, ni architectural afin que chaque lecteur la bâtisse selon son imagination, sa sensibilité. Une ville où se mêlent violence et folie, où le tragique côtoie la poésie. Les douze histoires de ce recueil oscillent alors entre inquiétante étrangeté et contes d’une cruelle beauté. On y croise des personnages que l’on aime ou que l’on hait, dans un décor presque fantastique et trop familier pour être vrai.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai toujours aimé ces œuvres-somme, livres ou films, qui font tenir le monde dans une ville, un univers en vase clos, jamais très loin du nôtre mais grimé par les artifices de la fiction. Comme notre propre reflet dans un miroir assez déformant pour nous divertir mais pas assez pour mentir sur ce qu’il montre, c’est-à-dire nous. Le plus souvent, ces œuvres chorales font mille pages ou durent trois heures. Je souhaitais donc proposer à mon tour un monde, un miroir mais avec une certaine brièveté. Il faudrait presque que le livre soit lu d’un trait, ou deux, et qu’on en ressorte avec une sensation immédiate, comme à l’issue d’un rêve. Une impression tenace et d’autant plus forte qu’on a découvert l’univers proposé dans sa globalité, sans interruption. Comme pour un film, en fait. Un film dont les images nous restent, nous hantent.

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Au lecteur qui aime les récits sortant des sentiers battus, sortant de l’ordinaire. Au lecteur qui aime être un peu malmené, manipulé mais avec bienveillance bien sûr et pour finalement retomber sur ses pieds.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Il s’agit de s’amuser aux côtés du lecteur à froisser l’image de l’écrivain démiurge imposant l’univers et les vies qu’il crée à un public souvent passif. Ainsi, dans COMÉDINHUMAINE, le démiurge n’est plus seulement l’écrivain, c’est aussi le lecteur. C’est vous. Vous, le visiteur traversant une ville bâtie par vos soins. Il y a comme un passage de relais entre vous et moi. Je mets des hommes et des femmes dans votre ville puis je vous laisse libre de choisir ce que vous faites d’eux après ce que moi, j’ai fait d’eux au fil des douze nouvelles. Comment ? À bord d’un train qui en allant de l’avant remonte le temps jusqu’à l’origine de toute fiction et jusqu’à un point final en forme d’interrogation. Et lorsque vous vous retrouvez enfin « dieu » de votre création, maître de ces destins, l’interrogation prend des allures de nouveau déluge biblique : si vous pouviez mettre fin à l’humanité telle qu’elle est aujourd’hui, avec ses horreurs mais aussi sa bonté, sa beauté, repartiriez-vous à zéro ? Avec le risque que la prochaine aventure humaine soit mieux, similaire ou pire ?

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Imaginons le marionnettiste Edgar Allan Poe chez lui, écoutant « Everything You Can Think » de Tom Waits, face à des toiles d’Edward Hopper dont il tailladerait les âmes solitaires avec sa plume acérée.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Nombreux. Le but est à terme d’escalader cette montagne au sommet invisible qu’est mon premier roman. Mais il n’est pas impossible qu’au cours de l’ascension, je m’arrête pour de nouvelles nouvelles, étapes rassurantes et revigorantes.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Outre vos avis évidemment bienvenus, n’hésitez pas à me dire ce que vous faites à la fin du livre, soit à l’adresse comedinhumaine@gmail.com, soit sur la page Facebook du recueil (https://www.facebook.com/Comedinhumaine). Bonne lecture !