Interview écrite

25 janvier 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Edwige Jiotsa, auteur de  » De Gaston à « Cogé » « 

Edwige_Jiosta_EdilivreEdwige Jiotsa, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage De Gaston à « Cogé » ?
La tradition orale fait partie intégrante des sociétés africaines, elle vit en elle et se nourrit du vécu des personnes qui la composent. Elle est donc essentiellement mentale et ne permet pas d’établir avec fiabilité une chronologie des événements… Ce qui pose de sérieux problèmes à tous ceux qui tentent de combler les trous. Cette limite de la tradition orale africaine se vérifie aussi bien au niveau global qu’au niveau individuel. C’est pour tenter de combler les béances de l’histoire de ma famille que l’idée de me lancer dans l’écriture de cette biographie a germé pour la première fois dans mon esprit. Un proverbe africain dit : « Si tu ne sais pas où tu vas, tâche au moins de te souvenir d’où tu viens ! »
De Gaston à « Cogé » retrace le parcours de Félix, jeune homme ambitieux acteur de sa vie, qui a quitté Dschang sa ville natale (à l’Ouest du Cameroun) la tête pleine de principes pour tenter sa chance à Douala (la capitale économique)… Et qui, à force de travail et d’acharnement, a réussi à atteindre son objectif en devenant propriétaire de l’une des plus grandes quincailleries de la capitale dans les années 70. Au-delà de l’histoire vécue, cette biographie peut servir de référence à tous ceux qui, comme Félix, ont choisi de jouer le jeu de la vie car Vivre c’est jouer le jeu, en restant sur la ligne droite que l’on s’est fixée…

Cet ouvrage comporte-t-il une part d’autobiographie ?
Cet ouvrage est inspiré de l’histoire vraie de mon père. Après son décès en 2009, l’écriture de cette biographie s’est imposée comme une évidence. Dans un premier temps, je voulais perpétuer son souvenir aux yeux de ses enfants et petits-enfants pour qu’ils gardent à l’esprit tous ces qualificatifs qui le définissaient assez bien – débrouillard, combatif, généreux, entêté, mais toujours juste –, mais également pour qu’ils s’en inspirent dans la gestion quotidienne de leur propre vie. Au-delà de ce motif purement familial, l’histoire de Félix pourrait inspirer d’autres personnes qui souhaitent vivre le jeu de la vie.

Pouvez-vous nous expliquer le titre de votre ouvrage De Gaston à « Cogé » ? Signifie-t-il quelque chose de particulier pour vous ?
Ce titre retrace bien la vie de mon personnage principal et m’a semblé coller parfaitement à ce que je voulais mettre en avant. Gaston c’était le prénom de naissance de mon personnage, prénom qu’il a volontaire changé au cours de sa vie pour adopter celui de Félix (comme Félix Eboué, un de ses héros) et Cogé c’est le diminutif de COGEMAP (Comptoir Général de Matériaux de Plomberie), le nom de son entreprise qui l’a propulsé au sommet dans les années 70. Ses amis intimes l’appelaient Cogé en référence à son entreprise.

Parlez-nous de Félix ?
Félix, est un jeune homme ambitieux acteur de sa vie, qui a quitté Dschang sa ville natale (située à l’Ouest du Cameroun) la tête pleine de principes pour tenter sa chance à Douala (la capitale économique)… Et qui, à force de travail et d’acharnement, a réussi à atteindre son objectif en devenant propriétaire de l’une des plus grandes quincailleries de la capitale dans les années 70. Félix a gravi les étapes de la vie, non sans mal, mais a réussi à marquer les esprits à sa manière…

Comment vous-êtes-vous mise à l’écriture ?
J’ai une formation d’économiste et j’ai obtenu mon DESS-CAAE (Diplôme d’Etudes Supérieures et Spécialisées – Certificat d’Aptitude à l’Administration des Entreprises) à l’IAE de Bordeaux, mais je crois que j’ai toujours écrit, même durant les 10 années que j’ai passées en tant que Chargée d’études économiques dans un centre de gestion. J’écrivais à l’époque des textes et brochures à destination des adhérents, dans lesquels je m’efforçais de rendre buvables des chiffres et statistiques barbares ! Et lorsque je rentrais à la maison, j’écrivais des nouvelles, un genre beaucoup plus passionnant.
J’ai participé à plusieurs concours de nouvelles et reçu de nombreux encouragements de la part de lecteurs, mais aussi de professionnels. Lorsque les centres de gestion ont du procéder à une restructuration d’effectifs et que j’ai été licenciée, je me suis dit que c’était le moment pour moi de me lancer, je me sentais prête. Parmi la cinquantaine de nouvelles que j’avais rédigées, j’en ai sélectionné huit que j’ai consignées dans un recueil de nouvelles intitulée : Graines d’espoir… fut mon premier ouvrage publié ! Mon deuxième ouvrage Ma cuisine d’ici et d’ailleurs a été publié pratiquement dans la foulée et dans lequel je présente 51 recettes empreintes de mes sensibilités culinaires africaines. Dans mon troisième ouvrage De Gaston à  » Cogé « , je lève un petit voile sur mes origines…

Un évènement en particulier vous-a-t-il donné l’envie d’écrire cet ouvrage en particulier ?
En vue de préparer mon installation prochaine (février-mars 2013) comme écrivain public et biographe, j’ai pensé que ce serait plus rassurant pour mes futurs clients de s’imprégner de mes différentes publications afin de me confier avec plus de sérénité leurs travaux d’écriture.

Avez-vous d’autres projets littéraires en cours ?
Oui, quand on commence on a du mal à s’arrêter. Je réfléchis sérieusement à l’écriture d’un roman. J’ai également de la matière pour envisager un tome 2 de mon livre de cuisine, mais le plus important c’est le lancement de mon activité d’écrivain public et biographe avec déjà une première commande de biographie en cours de négociation.

Un mot pour vos lecteurs ?
Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance en se procurant mes premiers ouvrages :
– Le recueil de nouvelles : Graines d’espoir
– Le livre de cuisine : Ma cuisine d’ici et d’ailleurs
– La biographie : De Gaston à « Cogé ».
Merci également à tous ceux qui m’ont fait part de leurs observations après la lecture de ces ouvrages car c’est le meilleur moyen pour un auteur de s’améliorer…
J’invite ceux qui ne connaissent pas encore mon univers à s’y plonger car le voyage vaut le détour. Merci !