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Interview écrite

5 août 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Djibril Ibrahim, auteur de « La Paupérisation des Pays de l’Hémisphère Sud »

Djibril_Ibrahim_EdilivreOù habitez-vous ?
J’habite la Mégapole de Toronto, au Canada.

Présentez-nous votre ouvrage
Mon ouvrage traite de tous les maux constituant les sources de destruction humaines qui minent la société contemporaine.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai écrit ce livre pour démontrer preuves à l’appui que l’Afrique demeure encore spoliée sur plusieurs plans. Pour éradiquer ce fléau qui est une triste réalité, nous Africains devons à tout prix combattre sans relâche toute ingérence extérieure. Étudiant, j’apprenais ce qu’on appelle l’épistémologie de l’histoire et l’historiographie, deux termes bien compliqués pour d’une part définir la philosophie des historiens et d’autre part la manie avec laquelle ils s’aventurent à réécrire l’histoire. J’ai donc décidé de changer la donne et de rendre ces enjeux cruciaux, plus accessibles à tous. Il suffit juste d’allumer le premier écran à portée de main, pour constater dans les médias de masse, que l’Homme n’arrêtera jamais de s’agiter pour accéder à la gloire, quitte à se vendre corps et âme. Ces enjeux aussi soporifiques soient-ils, sont néanmoins toujours d’actualité. C’est un présent permanent au sein duquel on tue pour exister. J’ai donc considéré que ce joli jeu d’échecs méritait un profond dépoussiérage. Voilà pourquoi j’ai détourné certains concepts pour écrire à ma manière, une partie de l’histoire de ce monde malade. Dans cet ouvrage, se dissimule un grain de folie qui m’a été bien utile pour relever cet énorme défi.

À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?
Vu les différents thèmes abordés, mon ouvrage s’adresse à tous ceux qui recherchent le savoir. Il est facile d’accès mais incite à une grande présence d’esprit. Il s’adresse à tous mes concitoyens en raison des questions qu’il soulève. Il s’adresse évidemment aux érudits d’études politiques et particulièrement aux passionnés d’histoire, qui y trouveront une mise en perspective des concepts d’historiographie et d’épistémologie de l’histoire, sous des formes inhabituelles. Une quête aristotélicienne rappelant celle de la recherche et de la connaissance de soi, guide son fond. Il s’adresse surtout à tous les jeunes d’Afrique, des Caraïbes, ou ayant des Origines Africaines sans exception et à la Diaspora ; ainsi qu’à nos dirigeants locaux puisque si notre Continent qui est le plus riche de la Planète va très mal, c’est dû en partie à leur égocentrisme. « La Paupérisation des Pays de l’Hémisphère Sud » dépeint un monde aux mœurs douteuses adaptées à des lois fallacieuses et à sens unique ; une réelle dystopie.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Le message que je veux transmettre est celui du changement de mentalité et de comportement des Africains afin que nous puissions enfin nous consacrer entièrement à la reconstitution de notre Continent. J’essaye de partager l’idée que la connaissance de sa propre histoire demeure l’une des plus puissantes armes politiques de longue portée. Lors de tout enseignement de l’histoire, on sème une représentation du réel, notamment avec ses limites. L’histoire enseignée aux enfants d’aujourd’hui engendre les limites du champs d’initiatives politiques dont seront dotés les adultes de demain. À long terme, la stabilité d’un régime politique s’organise dans la construction non pas d’une mémoire commune, mais d’une représentation commune qui peut parfois engendrer ou bien la cohésion nationale, ou la guerre civile. Je souhaite donc faire comprendre ce besoin de peindre ensemble cette représentation commune, fût-elle inventée ou sélectionnée de manière arbitraire – comme c’est déjà le cas d’ailleurs – afin de prévenir tout éventuel risque de communautarisme exacerbé.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je la puise dans mon vécu et les faits divers. Autrement dit, la société se définirait comme ma principale source d’inspiration. Je m’inspire également de l’environnement et du quotidien des habitants de notre planète que je parcours régulièrement, et dans lesquels le mélange des cultures et des classes sociales a atteint un paroxysme déboussolant. Les ruines de béton et de rouille côtoient les tentatives d’aménagement du territoire, sans toujours se soucier du seul point commun des habitants, qui est le fait d’être déraciné au point d’avoir l’obligation de raconter l’histoire de l’appropriation de son environnement. Je me sens proche de tous ceux qui comme moi, tiennent absolument à étudier leur vraie histoire afin de l’enseigner correctement. Il existe des auteurs qui ont indéniablement eu une forte influence sur la continuité ou la fin d’une histoire. Bien que je ne partage pas toujours leurs opinions, ils m’ont apporté cette envie d’en apprendre plus qu’il n’est permis au commun des mortels. Selon moi, la mondialisation, pas plus que le choc des civilisations, n’est pas une fin en soi.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Actuellement, je suis en train de finaliser la rédaction de mon prochain ouvrage intitulé « Le 4e Pouvoir » ; c’est-à-dire la Désinformation de Masse.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
D’abord, mes lecteurs doivent savoir que contrairement aux fausses idées véhiculées partout, l’Afrique est un continent aux ressources naturelles et humaines intarissables, qui contribue contre son gré à l’épanouissement des Pays Coloniaux insatiables de richesses. Si elle souffre depuis des siècles, c’est bel et bien à cause de l’Esclavage, de la Colonisation, de la Néo-Colonisation et du comportement Antinationaliste de certains de ses dirigeants placés et maintenus au Pouvoir par l’Occident, au détriment de ses Hommes d’Etat soucieux du bien-être de leurs Peuples, qui se retrouvent systématiquement éliminés d’une manière ou d’une autre. À cet effet, je conseille à toute la Jeunesse Africaine d’Afrique et de la Diaspora, de chercher par tous les moyens, à connaître sa véritable Histoire, pour que guérisse le Berceau de l’Humanité, des blocages dont il est victime alors qu’il est tout à fait capable d’évoluer seul sans la moindre « aide extérieure ». Ensuite, je tiens à remercier Édilivre de m’avoir offert cette occasion d’être connu davantage par les lecteurs et mes homologues écrivains. Enfin, un dernier mot au sujet de mon oeuvre qui a été écrite dans le but de susciter critiques, rejets et adhésions. Quoi qu’il en soit, elle serait incomplète sans leurs réactions. Ce n’est qu’une graine semée qu’il leur faut faire germer sous forme d’idées antagonistes ou protagonistes. Mon rêve est celui de provoquer une démarche citoyenne partagée sur ce que l’on fait de cette valeur sous-exploitée qui est l’histoire authentique de l’Humanité. Que mes lecteurs décident de ce qui s’y trouve de bon à dire ou à omettre.