Interview écrite

5 novembre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Céline Ansart, auteure de  » Une simple histoire d’amour « 

Céline_Ansart_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
C’est l’histoire d’une rencontre à laquelle aucun des personnages, qu’il soit impliqué directement ou non, n’était réellement préparé. C’est une de ces rencontres qui bouleverse des vies en fonction des décisions prises…

Où avez-vous puisé votre inspiration pour ce roman ?
Dans le quotidien, je pense que mes personnages sont un melting-pot, chacun dans leur style, de gens rencontrés, aperçus, écoutés, au fil du temps. Et puis, au fond, très vite, ils prennent vie et ce sont eux qui m’inspirent et me dictent leurs actes !

Votre œuvre s’adresse-t-elle en particulier à un certain type de lecteur ?
J’aimerais qu’il n’en soit pas ainsi ! En tout cas je n’ai pas écrit dans ce sens. Votre question est très intéressante parce que consciemment ou non elle est un reflet de la société où effectivement il faut classer et cloisonner par genre. Hors, quel qu’il soit, l’art devrait être, à mon sens, inclassable et pourvoir s’adresser à n’importe quel public afin que chacun puisse faire son choix en fonction de ses propres aspirations et non de sa classe sociale ou d’une appartenance à communauté par exemple. Maintenant, pour ce qui est de ce roman, je conçois tout à fait que le lectorat lesbien sera plus à même de s’y retrouver ! Mais, en restant objectif dans son choix de lecture, je suis convaincue qu’un lecteur qui cherche une histoire d’amour à lire pourra également y trouver son compte au-delà de ses préférences sexuelles. Ce n’est pas que l’histoire qui fait un livre et,  le style d’écriture peut plaire à n’importe qui ! Ce serait dommage de s’en priver sous prétexte que les héroïnes sont lesbiennes, non ?!

Comment décririez-vous ce duo dont vous nous contez le coup de foudre ?
Lou et Anaïs sont des personnes qui n’ont à priori rien en commun et surtout rien ne les prédestinait à se rencontrer. Tout cela est dû au hasard, le bon lieu au bon moment, comme ça arrive parfois une fois dans une vie. Une rencontre rare, que l’on n’attend pas, et qui quel qu’en soit la finalité, vous marquera tout au long de votre existence parce qu’elle vous permet d’avancer, qu’elle garde une place privilégiée en vous. Dans le cas de mes héroïnes, leurs vies respectives leur convient tout à fait, elles ne cherchent rien en particulier et c’est justement là que se trouve la faille. Elles ne s’attendaient à rien et surtout pas à cette rencontre improbable. Du coup, elles n’ont aucune défense en place ce qui va permettre aux sentiments de s’immiscer sans problème. Les questions, les doutes, arrivent toujours un peu plus tard. De par leurs expériences, elles vont vivre ces interrogations totalement différemment et c’est là que se joue la suite ou l’arrêt de l’histoire. Au final, je pense qu’au-delà des apparences, elles ne sont pas si différentes l’une de l’autre. Elles n’ont juste pas pris le même chemin de vie pour arriver à leurs propres conclusions.

Qu’est-ce que votre histoire nous apprend sur les préjugés ?
Qu’ils pourrissent la vie ! Et ce, autant pour ceux qui les émettent que pour ceux à qui ils sont adressés. Les préjugés sont à mon sens le ciment de la haine, il suffit de voir comment les débats en France se sont déroulés à propos du mariage pour tous. Il faut voir la réalité telle qu’elle est, la société française est en partie intolérante et ce envers tout ce qui est différent. Alors, moi la première il y a des choses qui me dérangent, mais de là à en appeler impunément à la haine et à une envie viscérale de blesser… J’avoue ne pas comprendre ! Dans mon roman justement je n’ai pas voulu mettre en avant l’homophobie à part entière et j’ai préféré traité des premiers préjugés auxquels on doit faire face, ceux de sa famille, de ses amis. Vous savez, l’acceptation d’une « différence » (et je tiens à mettre ce mot entre guillemets) n’est pas difficile pour soi-même. Ce qui la rend hélas parfois insurmontable, c’est le simple regard des autres.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère que ces deux femmes les toucheront au-delà de leur préférence ! Qu’à la lecture de l’extrait ils auront envie d’en savoir plus… Dans tous les cas, merci à celles et ceux qui me liront…