Interview écrite

28 septembre 2012
Posté par
Marie

Rencontre avec … Bertrand Tardé

 

Bertrand Tardé, Pacifique sud est votre second ouvrage publié chez Edilivre. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?

L’idée de ce livre était de le structurer à partir de trois directions narratives, afin de restituer l’univers de ce périple dans le monde mélanésien, aussi bien dans sa dimension concrète que mythologique. Au premier plan, un récit de voyage classique où l’on pénètre simultanément ce monde mystérieux  qui défile aux escales et le monde tout aussi intéressant des marins par la complexité de ses codes. En filigrane de ce récit, l’épopée de Jorgen Jorgensen, un aventurier hors pair et pourtant méconnu, qui permet d’incarner la dimension homérique qu’ont toujours suscitées les mers du Sud aux yeux de l’Occident. Enfin, une approche de cette pensée mélanésienne, aux dogmes résolument incompatibles avec nos valeurs occidentales.

De quoi vous êtes-vous inspiré pour ce livre ?

De l’expérience de mes années vécues en Mélanésie et de ce formidable périple d’un mois en cargo. Quant à Jorgen Jorgensen, je l’ai découvert par le chapitre qui lui était consacré dans un vieux bouquin traitant de la pêche à la baleine dans les mers du Sud au XIXe siècle. En creusant le sujet, j’ai découvert une véritable mine d’or.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce roman ?

A la fois l’envie d’apporter un éclairage sur ces peuples souvent considérés comme arriérés et de mettre en lumière l’extraordinaire sagesse qu’ont en partage la plupart des peuples dits primitifs. Et bien sûr de faire partager toute la charge onirique que diffusent ces terres lointaines.

A quel genre de lecteurs est destiné votre ouvrage ?

A tous les lecteurs passionnés d’aventure, d’Histoire et de dépaysement.

Pouvez-vous nous parler de votre premier ouvrage Signe particulier : néant ?

Dans ce recueil de nouvelles, j’ai voulu débusquer avec humour différentes facettes de ce nihilisme bêtifiant qui est en train de codifier nos comportements sociaux de tous les jours. A chaque nouvelle son thème : l’infantilisme ambiant, le panurgisme, la bêtise érigée en valeur suprême, le narcissisme, le cynisme triomphant, etc…

D’où vous vient votre goût pour l’écriture ?

De la lecture bien sûr. Quand le monde des mots et des récits est devenu comme une drogue, alors on finit par sauter le pas, résolu à l’explorer de l’intérieur. On emprunte alors un chemin qui s’allonge au fur et à mesure qu’on l’arpente et c’est ce désir de peaufiner sa propre musique qui donne tout son sel au voyage. Bien que la perfection soit illusoire, c’est elle qui vous mène par le bout du nez et entretient la flamme.

Parlez-nous de vos projets littéraires à venir…

Pour l’heure, j’achève un livre d’art sur la peinture tribale indienne (Inde) comtemporaine, plus spécifiquement sur la Jangargh Kalam school. Cette école, initiée par un génie autodidactique de 17 ans, est en passe d’acquérir la même reconnaissance que la peinture Aborigène, en son temps. A part ça, je travaille sur la biographie d’un autre aventurier méconnu des mers du Sud et j’attaque une autre série de nouvelles dédiées à notre quotidien.