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Interview écrite

28 octobre 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Benabbou Abderrahim, auteur de « Un oubli à bannir ou désir d’escapade »

Benabbou_Abderrahim_EdilivreOù habitez-vous ?
J’habite à El Jadida, une station balnéaire à proximité de Casablanca au Maroc.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
C’est donc une nostalgie certaine qui m’a été imposée par le choc réel, lui-même né de la dichotomie entre deux mondes diamétralement opposés. Elle fut donc en réalité, le moteur déclencheur qui présida à la création de ce livre. Le retour aux sources, à travers les divers témoignages et faits relatés du moment, loin de toute idée rétrograde, se veut de prime abord, un  élément de recul pour une meilleure sérénité sensée prendre le pas sur le mode de vie d’un monde actuel hélas à l’antipode de la mesure, ce monde même qui se retrouve  pris dans l’entrelacs inextricable de cette évolution irrationnelle qui le rend de plus en plus décousu , insipide et chaotique, dit autrement, une eau trouble infestée de piranhas. Ce qui semble superflu aujourd’hui (car jugé avec une certaine légèreté et non sans une forme de dérision voire de dédain), avait son poids autrefois. Il était vécu avec une grande sériosité par des gens respectueux et respectables. Ils considéraient la vie à sa juste valeur. Bonheur et sérénité restent corollaires à l’une de ces équations. Je laisse donc au lecteur le soin de voir et choisir la formule judicieuse, Opteront-ils pour  celle qui mène à l’essence d’une vie humaine sage, paisible et heureuse ou celle insignifiante, car turbulente, agressive et morose ?
C’est dire qu’il faut prendre soin de l’enfant qui dort en nous, le cajoler le dorloter et surtout veiller à le protéger contre les aléas du tumulte présent qui risquent de l’altérer et le réduire à néant. Renoncer à ce choix c’est anéantir ses rêves et ses espoirs, c’est tout simplement courir à sa propre annihilation.
Pour ma part, il est vrai que relater ces faits d’antan, ces faits de réel bonheur, est pour moi, la seule manière de cristalliser ces souvenances combien lénitives chaque fois que la crispation et le malaise de la cacophonie de nos jours, s’emparent de moi et me submergent.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Aux personnes exaspérées par le joug de la pression des temps « modernes ». A ceux (et j’en suis persuadé ils sont nombreux), qui espèrent gagner dans la résurgence, le retour de la stabilité et l’équilibre vital, face à une certaine souffrance et un mal-être certain dans un cadre sociétal en perpétuelle quête de son aplomb.
L’effet thérapeutique de cette introspection, que certainement un large public en fait le partage (car il se reconnaîtrait assurément comme tout être humain dans le processus introspectif de son propre passé), est donc bel et bien réel,

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Je désire transmettre le message inspiré par tout homme sage d’ici comme d’ailleurs : Nous sentons un jour ou l’autre un vif malaise de moments qui nous semblent vides de sens car sans goût ni finalité.  Encore une fois, la sensation générée par le mal du siècle, est en soi le déclic qui, en principe, devrait nous inciter à cette incontournable introspection. Le retour aux sources est donc le seul remède pour se démarquer de la bousculade et  des incertitudes du spectre d’un lendemain redoutable et effrayant. Pour ce faire, ne point hésiter à s’isoler dans un coin pour un moment aussi bref soit-il, et mettre en présence un quelconque événement de son enfance, car en définitive, cela, de par un effet quasi-magique,  libérera l’âme et l’esprit, dissipera tout entrelacs s’y rapportant et surtout prédisposera à affronter les défis absurdes mais douloureux du contexte actuel. Le tragique est ainsi esquivé…

Où puisez-vous votre inspiration ?
De mon propre vécu et de la vie d’autrui. Car la vie des gens est également une expérience enrichissante. Sans prétention aucune, quand on a le tact ou le don d’entrer en empathie avec soi -même et avec l’autre, le terreau est dès lors, des plus fertiles. Reste que lorsque l’on sent que tout cela est au stade de la phagocytose, on s’emploie à l’extérioriser avec la fidélité requise.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Dans tous les domaines de la vie, la passion est le moteur pour réaliser les projets les plus fous. Vous en convenez avec moi que l’écriture sans motivation, sans passion devient une galère et serait en définitive mensongère. Ce qui se passe avec moi, c’est que sous la pression et la contrainte du quotidien, cette passion a tendance à se dissiper, parfois pour de longs moments. Toujours est-il que quand elle revient, l’inspiration s’instaure de nouveau et rebelote…
Un autre roman verra incessamment le jour,  espérons que l’inspiration et la disponibilité me permettraient d’entamer un troisième. Le thème et le canevas sont d’ores et déjà en place.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
En terminant le livre, le lecteur aura l’impression de quitter les personnages du roman avec un certain soupir, un regret certain,  tant ils sont plaisants et attachants. Certains les regarderont avec un œil complaisant, d’autres entreront en empathie avec eux, d’autres se contenteront d’envier leur simplicité… Toujours est-il qu’au fur et à mesure de la lecture, un partage s’effectue, une fibre mythique d’amitié se tisse avec ces personnages actifs, teintés de cet exotisme aussi grave que désopilant. Ça serait une évasion vers d’autres cieux, d’autres rivages à une époque où la routine et la monotonie rongent et échancrent.
Allons-y la montgolfière est prête à décoller ! Bonne lecture.