Printemps des songes

"Je ne sais pas qui ils sont, mais je les vois venir, gros comme une maison. Ils changent nos habitudes, transforment nos coutumes, nous mènent à l’uniformité. Ils veulent nous faire bouffer des insectes en nous faisant croire qu’on en mange de toute façon sans nous en rendre compte. Ils prétendent qu’on avale sans le savoir deux araignées par an, que l’extrait de cochenille avec lequel on fabrique du colorant alimentaire n’est pas si différent après tout du miel que l’on extrait des abeilles. Pourquoi nous faire manger des insectes ? Parce qu’en vérité, il n’y a plus assez de viande pour une population de plus en plus nombreuse. Ils pensent que, comme au Moyen Âge où l’on faisait boire du vin aux gens en prétextant que l’eau était contaminée, on pourra à l’avenir remplacer l’eau par le soda. Sont-ils des malfaiteurs ? Sont-ils des bienfaiteurs ? Je n’en sais rien. Mais une chose est sûre, ils sont en guerre et se servent de nous comme des pions sur un échiquier. Et nous jouons leur jeu, avalons tout ce qu’ils nous donnent bien sagement, docilement comme des marionnettes. Leur terrain de jeu est la mondialisation : ce monde étrange où l’on ne saurait être étranger".

 

Un contexte de crise, des personnages qui s’interrogent et recherchent leur équilibre ; un pont entre la France et la Tunisie, entre l’Occident et l’Orient culturel ; un dialogue sous-jacent entre croyances et traditions ; un tiraillement entre conservatisme et modernité, entre désir et sobriété.