Autour du livre

Les livres et la censure en France
28 janvier 2018
Posté par
AA Victoria

Les livres et la censure en France

Ah ! Quel vaste sujet que la censure des livres ! Mais pour quelle raison un livre peut-il être censuré ?

La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression de chacun. Elle passe par l’examen du détenteur d’un pouvoir (étatique, religieux ou économique par exemple) sur des livres, journaux, bulletins d’informations, pièces de théâtre, films, etc., et ce, avant d’en permettre la diffusion au public. Elle peut être légale (interdiction), ou non (lobbys, trust, boycott, refus de vente, etc.). Lorsque qu’un livre porte atteinte à l’ordre public, alors, il est censuré.

 

 

En voici trois exemples :

 

I ) « J’irai cracher sur vos tombes », Boris Vian :

 

Lee Anderson, vingt-six ans, a quitté sa ville natale pour échouer à Buckton où il devient gérant de librairie. Il sympathise dans un bar avec quelques jeunes du coin. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire, Lee, qui sait aussi chanter le blues en s’accompagnant à la guitare, réussit à séduire la plupart des adolescentes. Un jour, il rencontre Dexter, le rejeton d’une riche famille qui l’invite à une soirée et lui présente les soeurs Asquith, Jean et Lou (17 et 15 ans), deux jeunes bourgeoises avec « une ligne à réveiller un membre du Congrès ». Lee décide de les faire boire pour mieux les séduire… et poursuivre son sinistre dessein.
Écrit à la suite d’un pari, cet excellent pastiche de roman noir fut publié en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, un prétendu auteur américain. Récit d’une vengeance, dénonciation du racisme et de l’intolérance, ce best-seller fut jugé à l’époque immoral et pornographique, ce qui amena son interdiction en 1949.

 

 

II ) « Les œuvres » du marquis de Sade :

 

Durant tout le XIXe siècle, l’œuvre du marquis de Sade est occultée et diabolisée. C’est seulement au XXe siècle que Jean-Jacques Pauvert les publie sous son nom d’éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1958. En 1990, Sade fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade et ses écrits sont enfin reconnus.

Son œuvre mêle dissertations philosophiques et pornographie extrême. Âmes sensibles s’abstenir ! Mais lire Sade, ce n’est pas seulement se plonger dans les tribulations d’un « sadiste », c’est aussi découvrir une critique politique et sociale de son époque, et c’est d’ailleurs sous cet angle d’attaque qu’est désormais proposée la lecture de ses écrits.

 

 

 

III ) « L’Archipel du Goulag », Alexandre Soljenitsyne :

L’Archipel du Goulag traite du système carcéral et de travail forcé mis en place en Union soviétique. Écrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, l’ouvrage ne se veut ni une histoire du Goulag ni une autobiographie, mais le porte-parole des victimes du Goulag : il est écrit à partir de 227 témoignages de prisonniers ainsi que de l’expérience de l’auteur. Soljenitsyne précise que « Ce livre ne contient ni personnages ni événements inventés. Hommes et lieux y sont désignés sous leurs vrais noms ».L’Archipel du Goulag traite du système carcéral et de travail forcé mis en place en Union soviétique. Écrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, l’ouvrage ne se veut ni une histoire du Goulag ni une autobiographie, mais le porte-parole des victimes du Goulag : il est écrit à partir de 227 témoignages de prisonniers ainsi que de l’expérience de l’auteur. Soljenitsyne précise que « Ce livre ne contient ni personnages ni événements inventés. Hommes et lieux y sont désignés sous leurs vrais noms » Le livre est interdit dans le pays jusqu’en 1990.