Actualité Edilivre

23 mai 2013
Posté par
Flora

L’expression de la semaine : Se porter comme un charme

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’expression : Se porter comme un charme.

Celle-ci, non sans une certaine connotation moqueuse, désigne un être en parfaite santé.
Le « charme », mentionné dans ce proverbe, est à comprendre ici sous son sens premier, c’est-à-dire magique, enchanteur. Employée surtout depuis le début du 19ème siècle, la maxime « comme un charme » remonte cependant au 17ème siècle classique, où elle revêtait alors la signification de « formule magique », d’ « envoûtement ». Chez Corneille, dramaturge classique par excellence, les charmes étaient donc ces « attraits », renvoyant à la qualité de « quelque chose qui plaît » et étaient dotés d’une puissance forte.
Ce terme apparaît notamment dans Le Cid de Corneille, où Elvire affirme un moment après avoir croisé Rodrigue : « Tous (s)es sens en sont encore charmés », « charmés » signifiant alors « envoûtés », « ensorcelés ».

Plus largement, le charme, impalpable, désigne l’ensemble des qualités, des attraits, et la séduction ou l’ascendant exercé par un individu sur un autre.
Ce mot a considérablement évolué au cours de l’histoire littéraire.
Balzac, dans La Femme de trente ans, reste proche du sens classique, en affirmant, au sujet de son héroïne que : « Son plus grand charme venait d’une physionomie dont le calme trahissait une étonnante profondeur dans l’âme ».

Ce terme désigne aussi les atouts érotiques d’une femme ou d’une fille. Par exemple, Victor Méric, écrivain et homme politique du 20ème siècle, dans son roman Les Compagnons de l’Escopette, désigne « des messieurs qui auscultaient des paumes les charmes de ces demoiselles servantes, impassibles mais souriantes ».
A l’étranger, on trouve des équivalents truculents de cette expression. Tandis que les Anglais utilisent le très musical « se porter comme un violon », les Brésiliens parlent de « faire des étincelles », les Grecs de « briller de santé », tandis que les Libanais en font appel au mysticisme avec « avoir les mille grâces de Dieu ».

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