Autour du livre

9 janvier 2014
Posté par
Flora

L’expression de la semaine : Être un cordon bleu

Cette semaine nous vous proposons de découvrir l’expression : Être un cordon bleu

Aujourd’hui, cette expression désigne le fait d’être un bon cuisinier, une qualité que peut revêtir tout un chacun.

L’expression trouve son sens sous l’Ancien Régime, dans un contexte tout à fait différent. En 1578, alors que les Guerres de religion font rage, le roi Henri III constitue l’ordre du Saint-Esprit, ordre catholique né pour lutter contre le protestantisme et dont les partisans étaient uniquement des hommes membres de la noblesse.

Pour se distinguer, les chevaliers de l’ordre arboraient une croix de Malte accrochée à un ruban bleu. Cette distinction, la plus haute parmi l’aristocratie française, était aussi plus communément appelée « cordon bleu », et fut abolie à la Révolution française.

Une explication sur le sens actuel soutient que les chevaliers aux cordons bleus avaient pour habitude de se réunir afin de célébrer les plaisirs de la table, ce qui expliquerait le lien entre l’expression et la nourriture.

Disparue, la distinction va devenir une métaphore suggérant la supériorité d’une personne dans un domaine particulier. Ainsi, un cordon bleu en gastronomie désignait un cuisinier extrêmement compétent et plébiscité par ses pairs. L’Académie française reprend et consacre cette métaphore dans son dictionnaire de 1832 (« Cordon bleu des beaux esprits »).

Entrant dans le langage courant, l’expression va ensuite s’appliquer plus spécifiquement aux femmes, désignant les cuisinières les plus méritantes. La journaliste Marthe Distel reprend la formule et publie « La Cuisinière Cordon Bleu » qui rencontre un franc succès en 1895. Un an plus tard, elle fonde une école de cuisine, L’Ecole Le Cordon Bleu, aujourd’hui présente dans 27 pays et reconnue comme une des meilleures formations de cuisine du monde.

En parallèle du phénomène de démocratisation de la cuisine, l’expression va progressivement désigner aussi bien les hommes que les femmes capables de faire des merveilles aux fourneaux.

expression_de_la_semaine_Edilivre