Autour du livre

27 février 2013
Posté par
Flora

Les manuscrits proustiens en goguette aux Etats-Unis

Les travaux du grand écrivain, réunis sous le cycle de A la Recherche du temps perdu, ont voyagé au pays de l’oncle Sam, et s’exposent publiquement ! Rendez-vous à New-York pour les découvrir.

Morgan_Library_EdilivreUne « madeleine » hexagonale à l’heure new-yorkaise
Au célèbre Morgan Library and Museum, situé au cœur de la « Big Apple », une immense rétrospective, intitulée Marcel Proust and Swann’s way, est organisée jusqu’au 28 avril 2013.
Le laboratoire de la création proustienne, entièrement exhibé, présentera à la fois les premiers carnets de l’ouvrage mondialement connu de cet homme de lettres.

L’exposition retrace toutes les étapes d’écriture de ce classique de la littérature, à travers de nombreux manuscrits, tels des correspondances, des photographies personnelles et des brouillons, issus des collections de la BNF. Le visiteur pourra contempler, au fil des salles, les lettres notamment échangées entre Marcel Proust et sa mère, figure omniprésente de son existence. Les inconditionnels examineront et approfondiront, en outre, le processus créatif de notre écrivain, fondateur d’une fresque sociale immense et inspirée. Le New York Times, célèbre journal quotidien, précise que l’évènement s’adresse plutôt à un public érudit, déjà immergé dans l’univers de l’homme de Combray.

A l’ombre d’un illustre prosateur
Antoine Compagnon, spécialiste de A la recherche du temps perdu et disciple de Roland Barthes, est connu pour son essai Proust entre deux siècles, qui étudie minutieusement la genèse de son oeuvre. Soulignant le façonnement de Proust par l’esthétique stylistique du XIXème siècle, il montre, cependant, comment ce dernier a su s’en affranchir. Si les Etats-Unis font la part belle à cet auteur, le célèbre restaurant Maxim’s, situé à Paris, lui consacre aussi une grande manifestation. A travers l’exposition de meubles, de vêtements, de manuscrits témoignant de la Belle-Epoque, le parcours de Proust est retranscrit.

Considéré comme la figure typique du dandy, élevé dans un milieu bourgeois, cultivé et féminin, celui-ci emprunte, à sa majorité, la voie journalistique.Marcel_Proust_Edilivre
Voyageur inépuisable, parcourant l’Europe, il s’isole suite au décès maternel, qui le fragilise considérablement. Demeurant à huis-clos dans sa chambre, il compose, alité, des heures durant, ne s’arrêtant que pour se droguer au café (il en buvait environ 25 tasses par jour !). Inscrivant son œuvre dans les thématiques du temps, de la réminiscence et du souvenir, il introduit des personnages récurrents, célèbres sous l’identité d’Albertine, de Madame de Guermantes. La longueur des phrases, ponctuées de relatives, s’imposent comme la signature de marque de Marcel Proust.
Vous sentez-vous proustien dans l’âme ? Avez-vous déjà vu des expositions consacrées à Marcel Proust ?

Article écrit avec la participation de Camille