Autour du livre

L’auteur de la semaine : Georges Perec
5 mai 2014
Posté par
Flora

L’auteur de la semaine : Georges Perec

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’auteur : Georges Perec.

Georges Perec naît à Paris le 7 mars 1936, de parents juifs polonais émigrés une dizaine d’années auparavant.Son père est assassiné en juin 1940 et sa mère déportée en 1943. Georges regagne Paris en 1945 où il trouve refuge auprès de sa tante paternelle. Orphelin, il fait de la littérature son échappatoire, un univers unique où il trouve et recrée un foyer.

La perte de sa famille l’ayant profondément marqué, le jeune Perec entame une psychothérapie à l’âge de 13 ans. Cet accompagnement le sauvera d’une dépression prématurée. A l’âge de 18 ans, Perec commence des études d’histoire qu’il abandonne très rapidement en continuant d’être suivi. Dès 1955, il rédige des notes pour les Nouvelles de la Nouvelle Revue Française et pour les Lettres nouvelles, célèbre revue littéraire. En 1960, il épouse Paulette Pétras puis il part pour Sfax en Tunisie et regagne Paris l’année suivante après avoir décroché le poste de documentaliste en neurophysiologie au CNRS. En grand passionné de la diversité des techniques littéraires, Perec entame en parallèle une carrière d’écrivain. Le succès arrive très vite lorsqu’est publié son premier ouvrage, Les Chosesgrâce auquel il décroche le prix Renaudot en 1965.

Suite à ce premier triomphe, Perec suscite la curiosité sur le marché littéraire, si bien qu’il est sollicité pour intégrer l’Oulipo, groupe littéraire révolutionnaire et sans prétention, qui se réunit pour le simple plaisir de travailler sur les possibilités de l’écriture. Le groupe comprend des écrivains, dont les plus célèbres sont Raymond Queneau et Italo Calvino, mais aussi des personnalités ayant une double compétence comme les compositeurs de mathématique et de poésie. Son arrivée à l’Oulipo est le point culminant de son œuvre littéraire puisque ses textes suivent désormais des contraintes de type oulipienne, comme l’abécédaire ou le palindrome. Commence alors l’apogée de Perec : en 1978, il publie La Vie, Mode d’emploi et démissionne du CNRS afin de se consacrer entièrement à l’écriture.

George Perec se démarque sur la scène littéraire en devenant tout simplement un auteur « inclassable ». Son ouvrage Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? rend dubitative la critique qui ne retrouve pas le Perec des débuts. L’auteur y développe sa bizarrerie si plaisante, où l’ironie et la récurrence des incertitudes onomastiques virevoltent autour d’un roman tout à fait cocasse. Très friand des jeux et contraintes d’écriture, c’est surtout la Disparition en 1969, qui lui vaut une reconnaissance fulgurante sur la scène littéraire. Outre le style si singulier de Perec, cet ouvrage a la particularité d’être écrit sans que la moindre lettre « e » n’apparaisse. Fort de son succès, Perec publie en 1972 Les Revenentes, où cette fois-ci, le « e » est l’unique voyelle du livre.

En 1976, l’hebdomadaire Le Point lui confie une chronique de mots croisés. Toute sa vie, Georges Perec cherche à réhabiliter l’artifice littéraire. Il joue et construit des univers uniques, parfois hallucinants. Les jeux d’écriture qui passionnent Pérec ont fait de lui un véritable artiste, malheureusement disparu trop tôt. Georges Perec succombe des suites d’un cancer des bronches le 3 mars 1982. Ses cendres reposent désormais au columbarium du cimetière du Père-Lachaise à Paris.

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