L’auteur de la semaine : Eugène Ionesco

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’auteur : Eugène Ionesco. Dramaturge d’origine roumaine, cet homme de talent s’impose comme l’un des fondateurs du Théâtre de l’Absurde.

Il commence sa carrière en tant qu’enseignant en lettres, à Paris, où il travaille également dans une maison d’édition spécialisée dans les affaires juridiques. Là, découvrant le manuel intitulé L’Anglais sans peine, issu de la méthode Assimil, il compose sa première pièce de théâtre, La Cantatrice chauve. Celle-ci, jouée sans interruption depuis 1950 au Théâtre de la Huchette, est l’initiatrice d’une longue série de pièces, qui se veulent des « anti-pièces » par excellence. Rompant avec l’esthétique classique des comédies et des tragédies, Ionesco s’impose comme le chef de file d’un nouveau genre, dans lequel l’identité des personnages et l’action n’ont guère d’importance.

Contrairement aux héros raciniens ou cornéliens, jouets d’une fatalité divine qui les dépasse et prisonniers du destin, ses protagonistes revêtent le costume de bourgeois banals et mués dans l’ennui le plus profond. Les Smith, couple d’anglais, de La Cantarice chauve, errent dans leur appartement, passant sans transition d’un sujet convenu à un autre. Après avoir énuméré machinalement chaque plat de leur dîner, ils évoquent Bobby Watson, un être androgyne, qualifié de « plus joli cadavre de la Grande-Bretagne » enterré deux ans après sa mort, ou peut-être trois, on ne sait trop. Enchaînant les propos incongrus et incohérents, l’intrigue est ponctuée de raisonnements étonnants, farfelus et illogiques.

Par la suite, et toujours dans le même esprit, suivront La Leçon, qui relate les mésaventures d’une jeune élève maltraitée par son professeur, et Rhinocéros, véritable allégorie du nazisme, narrant la contamination des hommes tranformés en mammifères à corne.
Connu avant tout pour ses pièces de théâtre, Ionesco a aussi rédigé quelques romans tels que Antidotes, Le Solitaire, La Quête intermittente. Cet « enfant terrible de la littérature et de la vie parisienne », comme le surnommait le comédien Jacques Mauclair, s’éteint à Paris, en 1994.