Autour du livre

30 octobre 2012
Posté par
Flora

L’affaire Kafka, la fin ou presque d’une longue bataille judiciaire

Après quatre décennies de péripéties, l’affaire Kafka, digne d’un roman d’aventure, va peut-être prendre fin.

Kafka, un écrivain engagé
Le protagoniste principal, Franz Kafka, est un écrivain pragois d’origine juive né en 1883. Son roman le plus connu, Le procès, est paru en 1925 à titre posthume. Dans ce livre, comme dans toutes ses œuvres en général, Kafka se sera attelé à la lourde tâche de dénoncer le manque de libre arbitre de l’Homme au 19ème siècle.

Un testament lourd de sens
L’histoire commence véritablement à partir de la mort de Kafka en 1924. Dans son testament, il écrivit qu’il désirait que tous ses manuscrits soient brûlés.

Son ami, Max Brod, écrivain et journaliste tchèque, fut chargé d’exécuter ses dernières volontés. Mais, l’exécuteur testamentaire considéra que les écrits étaient d’une trop grande valeur pour être supprimés. Les dernières volontés de Kafka ne furent donc pas respectées. Par la suite, à sa mort, Max Brod légua tous les textes de l’écrivain à sa secrétaire, Esther Hoffe, et lui demanda de remettre l’ensemble des documents à la bibliothèque nationale de Jérusalem en Israël.

Des manuscrits précieux
L’affaire ne s’expédia pas aussi succinctement. Elle prit de nombreux détours inattendus. Esther Hoffe décida de penser d’abord à l’avenir de ses deux filles, Eva Hoffe et Ruth Wiesler. Elle vendit aux archives nationales allemandes, pour près de 2 millions de dollars, le manuscrit original de l’œuvre Le Procès et décida de léguer les écrits restants à ses filles. Lors du décès en 2007 de Madame Hoffe, ses deux filles héritèrent donc des livres.

Une succession problématique
En 2009, l’affaire prit une tournure juridique suite aux réclamations des archives israéliennes qui souhaitaient récupérer les écrits de Kafka. Une interrogation survint alors. Il s’agissait de savoir si les œuvres de Kafka appartenaient ou non au domaine public. Une bataille se joua entre les instituts universitaires, les archives nationales allemandes, israéliennes et la seule héritière vivante de Madame Hoffe, à savoir sa fille Eva.

Un premiers pas vers l’issue de l’affaire
Le dimanche 14 octobre 2012, les autorités israéliennes statuèrent sur l’affaire. Selon elles, comme Max Brod avait « légué » et non « donné » à sa secrétaire les œuvres de Kafka, cette dernière ne pouvait pas en faire usage selon son bon vouloir. Conformément aux vœux de Max Brod et selon le tribunal israélien, les manuscrits devaient donc revenir à la bibliothèque nationale de l’état d’Israël à Jérusalem.

Un litige qui risque encore de durer
Cependant, un aspect non résolu dans cette histoire empêche d’y mettre un point final. Il s’agit de la vente du manuscrit original de l’œuvre, Le Procès, par Esther Hoffe aux archives nationales allemandes.
En effet, les archives nationales israéliennes veulent récupérer le document mais apparemment l’Allemagne n’est pas prête à céder ce précieux ouvrage.

Bien qu’ayant débuté depuis maintenant de longues années, cet héritage n’est toujours pas véritablement réglé. La fin de l’histoire reste donc à écrire.

Article écrit avec la participation de Camille