Tous les 2e mercredi du mois

La description dans le roman

 

Fini les vacances ! On reprend nos bonnes vieilles habitudes avec nos petits conseils.
Maintenant que vous avez joué l’étoile de mer sur la plage, les neurones en position off, il est grand temps de vous sortir de votre léthargie.
Pour ce faire, allons droit au but, parlons de la description dans un roman. Vaste sujet que voilà, mais que l’on va aborder tranquillement.

On ne va tout de même pas brusquer votre cerveau encore en phase de réveil, hein !
Allez, on s’y met ?

 
Quel est le rôle d’une description ?
5 sens

Vous voulez aider le lecteur à visualiser ce que vous êtes en train d’imaginer ? Eh bien, la description sera votre alliée. Les cinq sens (ouïe, odorat, toucher, vue, goût) auront d’ailleurs une place d’honneur au travers des mots que vous utiliserez pour décrire une scène. Ils auront le privilège de donner du relief, de la vie à votre récit.

La description aura aussi l’avantage d’offrir une pause à votre lecteur en apnée depuis que son héros est plongé dans une intrigue qui lui aura coupé le souffle.

Que vous donniez des descriptions est important, évitez toutefois de noyer votre lecteur dans un tsunami de détails. Il ne faudrait pas le perdre dans tout ce fatras ! Les Zola and Co n’ont plus droit de cité dans les romans. Il faut trouver un juste milieu.

 
Quel type de descriptions ?

On ne peut pas passer à côté de ce point d’une grande importance !

En effet, on retrouve la description à différents niveaux. Ainsi, si vous voulez que votre lecteur vive ce que vous voulez partager avec lui, il vous faudra décrire le physique, mais aussi le caractère de vos personnages, les lieux, les sentiments, les émotions vécues par vos protagonistes, l’atmosphère (joyeuse ou déplorable, paradisiaque ou sinistre, etc.), la période durant laquelle se passe l’histoire. Bien entendu, comme d’habitude, attention aux anachronismes !

On ne vous le répétera jamais assez. Veillez bien à ce que votre personnage soit en phase avec l’époque choisie…

 
Comment s’y prendre ?

Si vous souhaitez décrire un lieu, mais que vous n’y avez encore jamais mis les pieds, cela vous semblera très compliqué d’être réaliste. Pas de panique, Internet est là pour vous aider à accomplir votre mission !

En effet, vous pourrez y trouver des photos et des informations très riches en détails. Quant aux émotions ou aux sentiments, en vous inspirant de votre entourage, vous pourrez trouver les bons mots pour prendre votre lecteur dans vos filets. Mais aussi, vous aurez la possibilité de partager vos propres ressentis tels que la peur, l’hilarité, la frustration, les angoisses, le bien-être et autres joyeusetés de ce genre.

Une description ne doit pas être longue, mais doit être suffisante pour que le lecteur puisse s’imaginer dans les lieux ou dans la peau de son héros.

Prenons un petit exemple.

La jeune randonneuse, égarée dans la sombre forêt étouffée par une brume hivernale qui ne laisse transparaître que quelques ombres spectrales, dans un silence uniquement perturbé par le hululement d’une chouette solitaire ou le craquement de feuilles mortes et branchages, ne pouvait utiliser son téléphone, trop éloignée de toute vie humaine.

Randonneuse

Nul doute qu’elle doit avoir le trouillomètre à zéro dans de telles conditions… et le lecteur ne peut que palper cette frayeur au travers de ces quelques mots.

 
Mais attention !

Évitez de trop vous étendre dans des détails qui pourraient donner au lecteur l’envie irrésistible de reposer l’ouvrage sur le rayon, blasé par trop de blablas inutiles.

Évitez les blablas

Ne le laissez toutefois pas dans l’inconnu, dans l’absence de quelques informations nécessaires à son imagination.

C’est vrai que l’exercice est difficile, mais si vous voulez que votre lecteur vous suive dans votre récit, il faut que vous l’aiguilliez tel un GPS neuronal, sans pour autant le perdre dans un dédale d’informations plus ennuyeuses les unes que les autres. Il faut trouver un juste équilibre.

Et puis, surtout, ne vous mettez pas à décrire le paysage alors que votre héros est pendu à la balustrade de l’appartement du 10e étage qu’il tente d’atteindre. Imaginez ses muscles atrophiés du fait d’une lutte acharnée contre une chute inévitable, simplement parce que vous vous épanchez sur l’unique arbre en face de l’immeuble, qui a une fleur plus pâle que les autres ! Non, non, chaque chose a son temps. Attendez au moins qu’il soit entré et qu’il regarde par la baie vitrée qu’il a réussi à ouvrir. En un mot, une description doit être faite au bon moment afin de ne pas créer une rupture dans l’action en cours. Ainsi, elle pourra, en plus d’accompagner le lecteur dans la visualisation de la scène, lui offrir un temps de pause entre deux moments forts.

Oubliez aussi l’idée de tirades qui pourraient asphyxier le lecteur en manque d’oxygène à force de décrypter une phrase qui n’en finit pas d’être longue…

 
En conclusion…

Petit rappel des points clés d’une bonne description. Celle-ci tient une place importante dans la réalisation de votre projet d’écriture.

En effet, elle permet, d’une part, au lecteur de s’immiscer dans la peau de son héros et de mieux appréhender les lieux qu’il traverse et les émotions qui le transcendent. Ainsi, ils ne feront plus qu’un et vous aurez alors gagné votre pari : donner un intérêt à votre récit tel, que votre lecteur aura envie de continuer à tourner les pages, avide de connaître la suite de l’histoire.

D’autre part, un peu de répit est toujours bienvenu quand trop d’émotions le submergent. C’est le moment propice pour le laisser reprendre ses esprits avant de le mener vers d’autres péripéties.

Allez, maintenant, on se réveille et on se met à son clavier. Hop ! hop ! hop !

 
 

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