Toute notre actualité

Actualité Edilivre

La concordance des temps
2 décembre 2021
Posté par
AA Victoria

La concordance des temps

Contrairement au précédent article, vous devriez connaître un peu moins de turbulences à la lecture de celui-ci. En effet, la concordance des temps est très simple à comprendre. Encore faut-il savoir de quoi il s’agit, me direz-vous, petit impertinent que vous êtes ! Allez, on balance la sauce et après, on argumente !

La concordance des temps est la relation entre le temps de la proposition principale et celui des subordonnées.

Hum, hum… D’accord… Ensuite… ?

Ah oui, ce serait plus simple de donner la définition des propositions principale et subordonnée ! Mes plates excuses pour cet oubli.

Pour commencer, une proposition est un groupe de mots organisé autour d’un verbe. Donnons un exemple tout bête : Il aime les cadeaux.

C’est déjà plus clair, hein ! Si, si, vous faites preuve de mauvaise volonté, là !

On continue notre explication. Une proposition est subordonnée lorsqu’elle dépend d’une autre proposition dite principale. Pas la peine de vous égosiller, on a bien compris qu’il vous fallait un exemple.

Il aime les cadeaux quand on les lui offre
prop. principale             prop. subordonnée

Vous pouvez remarquer que dans cette phrase, la proposition subordonnée seule (quand on les lui offre) ne veut strictement rien dire, elle est donc bien dépendante de la proposition principale (il aime les cadeaux) !

Revenons maintenant à nos moutons avant qu’ils ne s’égarent !

Nous parlions donc de la concordance des temps. Elle sera déterminée d’après deux critères :

  • le temps du verbe de la proposition principale qui sera notre repère chronologique ;
  • le temps de la subordonnée qui s’appliquera selon qu’il s’agit d’une action antérieure, simultanée, brève ou bien postérieure.

Dès lors, on comprend que la concordance des temps se fait par rapport au contexte. On va tenter d’étayer tout ça en douceur. D’abord, on s’attellera à l’indicatif pour finir avec le subjonctif (une vraie partie de plaisir).

À l’indicatif, que se passera-t-il ?

Le verbe de la proposition principale est au présent ?

Le verbe de la subordonnée se conjuguera alors au présent pour exprimer la simultanéité :

Je t’assure qu’il aime les cadeaux

On utilisera par contre l’imparfait ou le passé composé pour une action antérieure :

Si, je te dis qu’il aimait bien ses cadeaux !

Si, je te dis qu’il les a aimés, ses cadeaux !

On préférera le futur pour exprimer une action postérieure :

Je t’assure qu’il les aimera, ses cadeaux !

Le verbe de la proposition principale est à un temps passé ?

Le verbe de la subordonnée se mettra alors à l’imparfait pour une action simultanée :

Il aimait les cadeaux dès qu’on les lui offrait

Il m’assura qu’il aimait ses cadeaux

Le plus-que-parfait fera son entrée pour exprimer une action antérieure :

Il aimait les cadeaux qu’on lui avait offerts

On emploiera cependant le conditionnel présent (ou futur du passé, comme vous voulez) dès lors qu’il s’agit d’une action postérieure :

Je te disais qu’il les aimerait, ses cadeaux !

Mais n’oublions pas la brièveté de l’action qui sera alors exprimée à l’aide du passé simple :

Il était en train d’ouvrir son dernier cadeau quand une pom-pom girl en surgit

Oh, la bougresse ! J’ai omis, dans cet amas de possibilités, de vous parler du cas d’un verbe de la proposition principale au passé qui est suivi d’un verbe subordonné au présent, et ce cas, c’est la vérité générale !

Il comprenait enfin que la Terre est ronde

Et en cas de discours indirect ?

Attention à la concordance des temps dans le cas d’un discours direct retranscrit en discours indirect. Vous connaissez certainement le principe du téléphone arabe ? Une personne dit une phrase, qui est répétée à autrui… C’est cela, le discours indirect.

Par exemple, si le verbe introductif (proposition principale) est au présent ou au futur, le temps du verbe subordonné ne subira aucun changement :

Je dis : « J’offre un cadeau » (discours direct)

Il dit qu’il offre un cadeau (discours indirect, le téléphone arabe est en fonction)

Il dira qu’il offre un cadeau

Mais si le verbe de la proposition principale est au passé, alors le verbe subordonné sera à l’imparfait, dans le cas où il était au présent dans le discours direct :

J’ai dit : « J’offre un cadeau » (discours direct)

Il a dit qu’il offrait un cadeau (discours indirect)

S’il était au passé dans le discours direct, alors il se mettra au plus-que-parfait dans le discours indirect :

J’ai dit : « J’ai offert un cadeau » (discours direct)

Il a dit qu’il avait offert un cadeau (discours indirect)

Allez, un petit dernier pour la route.

Si dans le discours direct le verbe introductif est au passé et que le verbe subordonné est au futur, alors dans le discours indirect, ce dernier se métamorphosera en conditionnel présent :

J’ai dit : « J’offrirai un cadeau » (discours direct)

Il a dit qu’il offrirait un cadeau (discours indirect)

Et au subjonctif, alors ?

Le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur ?

Le subjonctif présent sera de mise pour égayer notre subordonnée dès lors que l’action est attendue tel le Messie !

Il attend qu’on lui fasse un cadeau ?!

Mais on appellera à la rescousse son complice le subjonctif passé pour exprimer une action déjà accomplie :

Il est heureux qu’on lui ait offert de tels cadeaux

Le verbe de la proposition principale est à un temps passé ?

Le verbe de la subordonnée sera conjugué au subjonctif imparfait pour exprimer une action postérieure :

Il voulait qu’on lui offrît ces cadeaux

Le subjonctif plus-que-parfait fera son entrée fracassante afin de relater une action antérieure :

Il était heureux qu’on lui eût offert de tels cadeaux

Bon, il est vrai que les subjonctifs imparfait et plus-que-parfait sont de moins en moins usités, un peu trop vieillissants, has been, quoi ! Un petit exemple, le verbe « se prélasser » mis au subjonctif imparfait à la 2e personne du pluriel donnerait : que vous vous prélassassiez… (Personnellement, j’apprécie leur usage.) On leur préférera dorénavant les subjonctifs présent et passé :

Il voulait qu’on lui offre ces cadeaux

Il était heureux qu’on lui ait offert de tels cadeaux

Pour conclure

Vous voyez, c’est simple, il suffisait de faire une petite piqûre de rappel ! Souvenez-vous que la concordance des temps est importante pour une bonne cohérence dans votre texte. Sachez aussi que si vous ne vous sentez pas prêt à vous frotter à l’imparfait du subjonctif et encore moins au plus-que-parfait du subjonctif, pas de stress, il en est fait très peu l’usage. Maintenant, remisez-les uniquement dans un petit coin de votre mémoire.

On se retrouve très vite, dans la joie et la bonne humeur, pour une nouvelle règle qui vous aidera à mieux appréhender les difficultés piégeuses de la langue française.

Si vous souhaitez consulter l’article précédent sur le participe passé c’est ici !

Pour nous suivre sur nos réseaux :

Facebook : https://www.facebook.com/Editions.Edilivre

Instagram : https://www.instagram.com/editions_edilivre/