Autour du livre

L’écriture, une histoire de famille
11 mai 2017
Posté par
Flora

L’écriture, une histoire de famille

Le talent est-il héréditaire ? Certaines familles pourraient nous mener à penser que oui. Découvrez grâce à cet article quelques familles où le don de l’écriture semble avoir été transmit d’une génération à l’autre.

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Thomas et Klaus Mann
L’auteur allemand Thomas Mann publie son célèbre roman La famille Buddenbrook en 1901. Dans cet ouvrage il nous dépeint sa propre histoire familiale. C’est plus tard, dans des romans comme La Mort à Venise, que l’auteur nous dévoile sa véritable personnalité : on y perçoit sa peur de la mort et de l’abandon : sa femme est très malade et sa sœur s’est suicidée il y a peu lorsqu’il publie ce roman. On découvre également son homosexualité cachée, qu’il ne dévoilera jamais véritablement. Thomas Mann obtient le Prix Nobel de Littérature en 1929 et s’exile aux Etats-Unis quelques années plus tard pour fuir l’Allemagne nazie. C’est dans cette culture américaine que baigne son fils, Klaus Mann qui décide de s’engager dans l’armée quelques années plus tard pour libérer son pays natal de la dictature. Le jeune homme vit dans l’ombre de son père et souffre de la comparaison qui les unit. Leurs relations sont à cet égard froides et distantes. Son œuvre littéraire est négligée de son vivant, et malgré des relations artistiques très intenses avec Jean Cocteau, André Gide et le cercle des Surréalistes, il naît très vite chez lui une tendance à la dépression, accentuée par la prise de drogues.
Klaus Mann est pourtant un auteur à part entière. Il publie La danse pieuse en 1926, premier roman allemand ostensiblement homosexuel puis Mephisto en 1936, qui est son roman le plus connu. Klaus se suicide en 1949 et son père dira de lui « Mes rapports avec lui étaient difficiles et point exempts d’un sentiment de culpabilité puisque mon existence projetait par avance une ombre sur la sienne »

Robert et Jonathan Littell
Né en 1935, Robert Littell est un journaliste et romancier américain. Il est pendant longtemps grand reporter de guerre. Il couvre notamment la guerre des Six Jours en Israël pour l’hebdomadaire américain Newsweek. En 1973, alors qu’il est encore un jeune journaliste, il publie son premier roman d’espionnage. Ce n’est que le début puisqu’il en est aujourd’hui à une dizaine de romans, dont le plus connu est La Compagnie : le grand roman de la CIA qui nous livre les versions croisées d’un agent du KGB et d’un agent de la CIA sur la Guerre Froide. Depuis 2006, en France en tout cas, son fils, Jonathan Littell lui a cependant volé la vedette. C’est en effet cette année-là que l’auteur obtient le Prix Goncourt pour son roman Les bienveillantes, écrit entièrement en français, à seulement 39 ans. Il obtient également le Grand Prix du Roman de l’Académie française. C’est également grâce à cette reconnaissance éclatante qu’il obtient en 2007 la nationalité française, au motif d’une « contribution au rayonnement de la France », alors qu’il s’était vu refusé cette requête par deux fois en 2006. Passionné d’Histoire autant que son père, Jonathan Littell retrace dans Les bienveillantes l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale selon les mémoires imaginaires d’un SS.

Hélène Carrère d’Encausse et Emmanuel Carrère écrivains_de_père_en_fils_Edilivre
Hélène Carrère d’Encausse, d’origine géorgienne, est une immense spécialiste de la Russie. Elle est connue pour avoir annoncé en 1978 dans son livre L’empire éclaté la fin de l’URSS. Depuis 1990, elle est membre éternel à l’Académie Française. Son fils, Emmanuel Carrère, a commencé sa carrière dans le monde du cinéma. Il a été critique dans plusieurs journaux dont Le Point et Télérama puis il s’est lui aussi finalement tourné naturellement vers la littérature. Il a publié de nombreux romans dont L’Adversaire ou D’autres vies que la mienne. On peut considérer qu’il opère une sorte de retour aux sources lorsqu’il écrit Un roman russe puis Limonov en 2011. C’est ce dernier qui l’a fait connaître du grand public. Cet ouvrage, biographie d’Edouard Limonov, mais également fresque de la littérature russe et de l’ex-URSS, fut un succès de la rentrée littéraire en 2011.De cette famille ne naît pas que des auteurs puisque Marina Carrère d’Encausse, fille d’Hélène et sœur d’Emmanuel, anime une émission de télévision consacrée à la médecine.

Et vous, connaissez-vous d’autres familles d’écrivains célèbres ? Votre envie d’écrire est-elle liée à votre histoire familiale ?