Du côté de ma thèse

Mon père était décédé, suite à un accident de voiture qui s’était produit un 4 septembre, en fin de matinée, alors que j’avais 19 ans. À ce moment-là, je sortais avec un garçon d’origine italienne, dont le nom de famille en italien, signifiait Charles. Léopoldine Hugo, à l’âge de 19 ans, se noya en fin de matinée, un 4 septembre, avec son mari Charles : ma famille habitait dans un village dont le nom évoquait la natation.

Mon père trouva la mort le 8 septembre suivant, et son acte de décès fut rédigé le  9 septembre,  jour lors duquel Victor Hugo apprit le décès de sa fille Léopoldine, en lisant Le Siècle. J’avais l’impression de revivre la situation inverse à celle de Victor Hugo et de sa fille Léopoldine : c’était comme si j’étais Léopoldine, - je suis née 143 ans après elle -, accompagnée de Charles, et c’était mon père, - il est mort 143 ans après Léopoldine -, Victor Hugo, qui venait de mourir en se noyant.
J’étais partie au Canada au mois de juin, comme Adèle Hugo, 143 ans après elle… Et j’étais restée 9 ans au Canada, comme Adèle Hugo…