Article décalé de la semaine

Article décalé de la semaine
11 janvier 2016
Posté par
Guillaume

Article décalé de la semaine

Le feu

article_feu

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui n’a jamais été fasciné par la danse furieuse des flammes dans l’âtre de la cheminée ? Aujourd’hui, nous parlerons du feu mais pas n’importe quel feu, celui qui brule au cœur de la littérature. Symbole de tous les excès, c’est l’élément le plus impétueux, le plus difficile à manier pour les écrivains. Grâce aux travaux de Gaston Bachelard dans son livre « Psychanalyse du feu », nous allons tenter de comprendre la nature profondément complexe du feu et comment cet élément rougeoyant peut devenir le foyer des rêveries les plus extraordinaires.

L’élément universel
La vie et la mort, le bien-être et la souffrance, l’amour et la vengeance, le feu symbolise tout et son contraire, il est à la fois intime et universel, de son éclat originel par lequel notre civilisation naquît jusqu’aux flammes ardentes de l’Enfer. L’amour enflammé envers une personne qui se transforme en désir brûlant de vengeance, deux états opposés en parfaite harmonie dans les flammes de la passion. Tout ce qui change vite s’explique par le feu, tandis que les longs changements s’associent à l’eau.

L’élément social
Il est très rare que notre première expérience avec le feu soit naturelle. On ne découvre pas le feu en se brûlant à son contact, mais à travers les avertissements de nos parents. La douleur d’une brûlure ne vient que renforcer la justesse de l’avertissement de nos tuteurs. Le feu est respecté socialement pour sa nature et craint pour sa force, ce qui n’est pas le cas des quenouilles par exemple, pourtant il est tout à fait possible se piquer à la pointe d’une quenouille (demandez à la Belle au bois dormant). Dans l’esprit des enfants, le feu revêt cette impression de mystère, de danger, qui ne cesse depuis de fasciner les écrivains du monde entier.

L’élément artistique
D’après Bachelard, l’art d’écrire ne serait qu’une consommation totale du Moi et sa dispersion à travers les choses du monde, chaque livre aspirant une partie de l’homme qui le crée jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ainsi, les livres ne seraient que les cendres des flammes qui animent notre être, de biens belles cendres en vérité.

Sources

http://www.etudes-litteraires.com/eau-feu-litterature.php (partie sur le feu)

http://classiques.uqac.ca/classiques/bachelard_gaston/psychanalyse_du_feu/psychanalyse_du_feu.pdf  (6 premières pages du chapitre 1)