Interview écrite

Rencontre avec Christian Jean Collard, auteur de « Meurtres à Noland »
23 mai 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Christian Jean Collard, auteur de « Meurtres à Noland »

Christian_Jean_Collard_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Dans ce roman, je fais de mon mieux pour décrire l’atmosphère qui règne dans une principauté avec sa capitale et la ville où se déroule une enquête. Je n’ai pas tenu, dans cet ouvrage à résoudre uniquement une enquête policière. Mon principal but, comme chaque fois que je rédige, c’est de me poser l’éternelle question : pourquoi ? Pourquoi cette personne ? Pourquoi à ce moment précis ? Comment a-t-elle pu en arriver là ? Il s’agit plus d’une psychologie policière que d’un western avec les éternels revolvers. Pourquoi une principauté imaginaire ? N’est-ce pas merveilleux, pour le lecteur, de situer telle action dans un endroit qu’il peut imaginer où bon lui semble et non de lui imposer ?

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai eu le goût d’écrire de tout temps. Lorsque mes proches me regardaient aligner des mots, ils me demandaient : « Quel plaisir peux-tu avoir à écrire dans ton coin, sans être reconnu ? » Le monde de l’édition étant un monde que je ne connaissais pas, poussé par mes amis, poussé par mes diverses connaissances, je mis en chantier un roman qui traînait dans un tiroir de mon bureau depuis de nombreuses années. D’autre part, comme toujours, il me sembla qu’avec le thème de ce livre j’avais encore quelque chose à dire.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre l’Homme ; en cinq jours et nuits, dans une modeste histoire, il est possible de situer les éléments qui y sont décris n’importe où, au jour le jour, comme on étale des photographies, des instantanés. L’Amour des hommes et des femmes, depuis des siècles, reste le même, avec ses joies et ses peines. Une jeune fille de onze ans, qui réside à Noland, ne peut-elle pas avoir eu les mêmes joies, les mêmes peines que celle d’hier, dans un autre décor ? Si mon livre peut être compris par tout le monde, alors j’aurai réussi.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Qu’il s’agisse de « Meurtres à Noland » ou d’un autre récit, le lecteur seul est le roi. Je n’écris pas pour être reconnu, j’écris pour distraire mes contemporains en espérant leur apporter ce petit quelque chose que chacun de nous cherche à la lecture d’un livre. Je ne peux vous dire avec certitude si mon livre a des qualités. S’il en a, tant mieux…

Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus dans le genre policier ?
L’Amour de l’ Homme et cette recherche de la vérité chez tout être humain. Je ne suis pas, je me répète, l’auteur du policier qui dégaine. Je me demande constamment, la plume en main ou en me promenant le long des boulevards, comment et pourquoi tel homme s’est mis dans une situation semblable. Car il y a toujours une raison que l’on perçoit moins ou pas du tout dans les séries américaines. J’observe. Les différents thèmes du roman policier sont les mêmes que ceux de n’importe quel roman ; cependant, malgré les différents genres, le roman de mœurs, qui dépeint les habitudes, la manière de vivre, les passions caractéristiques de certains milieux sociaux, reste mon préféré.

Dans le genre « roman policier », voici un exemple : je désire que la femme qui vient d’étrangler son mari avec son foulard de soie m’avoue pour quel motif elle a pris cette décision. Car il y a une raison et je veux qu’elle m’explique ! Je cherche à comprendre. Georges Simenon avait comme ex-libris : « Comprendre, mais ne pas juger. »

Quels sont vos auteurs de référence ?
J’ai toujours peur de cette question. Mon Maître à penser a été depuis mon jeune temps Georges Simenon. À des époques bien différentes, nous sommes nés à Liège, dans les mêmes quartiers, avons fréquenté le même collège, avons eu les même goûts de la vie et de l’Homme. J’ai connu sa mère, nous correspondions et, malheur sur moi, mes contemporains m’ont toujours accusé de n’être que lui et pas moi. Pourtant, nous eûmes chacun notre façon de rédiger : il avait l’expérience de la vie que je n’avais pas. Mais souvent, Georges Simenon nous transmettait les événements à travers les romans de son époque, or, je transmets les événements à travers les modestes écrits de mon époque. Beaucoup ne s’en rendent pas compte mais, pour écrire un livre, il faut garder sa personnalité, sinon à quoi bon écrire ? Dans le même ordre de référence, ma préférence se tournait vers Émile Zola, la lutte pour la classe ouvrière ; Gilbert Cesbron, pour la difficulté d’être ; Gustave Flaubert, pour ses amours…

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
J’ai déposé un recueil de vingt Nouvelles intitulé « Bonjour Nouvelles ». J’ai aussi déposé un livre historique intitulé « Bois-de-Breux ou l’historique d’une paroisse liégeoise » dans lequel on peut découvrir l’érection d’une paroisse et ses débuts. J’espère que vous pourrez lire le recueil intitulé « Contes & Nouvelles de Noël » prévu pour la fin d’année ! Et, un nouveau roman est en chantier, si Dieu me prête vie.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
J’ai d’abord fait mienne cette devise : « Celui qui se sent la vocation de peindre la vie doit participer à la vie. Observer le monde moderne, avec toute sa complexité, de son village et l’humanité par la fenêtre de sa chambre, c’est courir le risque d’enfanter des naïvetés qui ne paraîtront pas toutes ravissantes. »
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