Interview écrite

26 février 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Didier Clavien, auteur de  » Michel Cembre « 

Didier_Clavien_EdilivreDidier Clavien, présentez-nous votre ouvrage Michel Cembre ?
C’est un roman d’aventures. L’énigme prend sa source en Toscane dans une famille franco-italienne. Michel Cembre évolue dans le monde industriel du tissage. Le personnage dirige l’usine montée de toutes pièces, par son père. Malheureusement, il pète les plombs, n’est plus que l’ombre de lui-même et délaisse les affaires. Au fond du trou, Michel Cembre se retrouve seul, destitué par le patriarche. Sa femme reprend le flambeau et chasse son mari. L’homme décide de se reconstruire en voyageant dans un camping car. L’Italie, la Suisse et le Japon, sont les territoires qui lui offriront sur un plateau, des péripéties étranges. Les épreuves lui permettront d’accéder à la victoire sur ses propres démons intérieurs, sur ceux des autres aussi. Ses rencontres sont multiples mais toujours en rapport avec les solutions recherchées.

Pouvez-vous nous parler de votre personnage principal, Michel Cembre, et nous exposer ses caractéristiques principales?
Michel Cembre est un homme de cœur, un père et un affairiste qui part à la dérive. Possédant une fortune personnelle, malgré les déboires financiers de son entreprise de tissage, il ne s’en sert que pour l’achat d’un camping car. Devenu un guerrier combattant les blessures du passé, les illusions du présent et les épreuves que le destin sème sur son trajet, il va de l’avant. Ses choix se portent désormais sur la simplicité et l’ouverture à Dieu. C’est un battant. Je pense que la rencontre devient le centre de son épanouissement.

Pourquoi avoir décidé d’écrire un ouvrage marqué par des sujets graves et dans un univers aussi obscur ?
Je crois en la bénédiction qui s’oppose à la malédiction. Donc, le vécu des personnes malchanceuses, maudites, m’intéresse. Je vis ma modeste réalité en essayant d’accepter celle de l’universel. Celle qui nous dépasse tous. La lumière et sa sœur l’obscurité me placent sans cesse dans la nécessité de trouver la juste mesure, afin de ne pas tomber dans les extrêmes du positif et du négatif. Comme tant d’autres, je vis mal le dictate de « l’offre et la demande » qui prend toute la place. La culture de la consommation écarte l’idée de la vie qui finit dans un trou, dans un four ou assassiné et abandonné je ne sais où. Là où personne ne vous trouvera jamais. Ne pas en parler, c’est finir par croire que ces évènements n’arrivent qu’aux infos. Comme Michel Cembre, j’ai besoin d’être un guerrier au service de ma paix intérieure afin de découvrir un sens à mon obscurité. Ainsi, je peux entrevoir la Lumière et, de ce fait, la mort m’est plus supportable. Le souffle de vie semble si beau mais notre passage sur cette terre reste, à mon avis, dramatique. Oui, dans ce roman, j’ai voulu parler du tourment et de la mort. De l’espérance qui gagne, aussi.

Que vous apporte l’écriture ?
C’est une façon de mettre au monde. Tout simplement. Je trouve fantastique la possibilité de profiter de son temps pour dévoiler l’inspiration qui nous honore, de temps en temps, par sa présence. L’écriture m’apporte un outil pour communiquer avec les autres. Je trouve que la solitude de l’auteur ressemble étroitement à celle du lecteur. C’est-à-dire qu’il suffit de s’y investir suffisamment pour se sentir accompagné. Et même de partager sans se connaître.

Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus ?
Les thèmes qui m’inspirent le plus sont, le spirituel et l’amour. Mais le courage est le sujet qui m’impressionne le plus. Que cela soit celui du mineur de fond, de l’auteur qui propose des manuscrits, de l’artiste qui monte sur scène, du médecin qui se dévoue corps et âme, de la personne qui consacre sa vie entière aux autres ou du courage qu’il faut pour toujours aller de l’avant, dans l’amour. J’admire les gens courageux.

Avec cet écrit, souhaitez-vous délivrer un message à vos lecteurs ?
Dans la vie, on se construit et on se détruit soi-même. Mettre en état son harmonie intérieure a pour conséquence de rétablir l’harmonie extérieure. C’est pour vivre cela que Michel Cembre, malgré lui, est chassé par la force des choses d’une position dans laquelle il n’écoute et ne réponds qu’à moitié. Il chemine sans cesse mais s’aperçoit que le bourgeon ne remplace véritablement la vieille branche qu’au moment où elle s’offre elle-même en nourriture. Alors, il s’assied, se repose, se laisse casser pour se donner à son destin, certes, pas toujours sans appréhension mais le cœur qui bat en lui sait que ses démons deviendront de nouveaux anges. Il apprend de jour en jour, le courage de se laisser guider par l’Amour qui nous aide à nous débarrasser de buts pas aussi bénéfiques que l’on pourrait le croire. Mais notre ego multiplie les raisons de les atteindre absolument. Quel dommage de continuer à lui obéir.

Quels sont vos projets futurs ?
Un roman qui parle de l’ascension d’une femme, hors du commun. De sa naissance jusqu’à l’hiver de sa vie. L’artistique y sera très présent, comme dans tous mes bouquins. L’histoire se déroulera, des années 1930 à nos jours.Je suis à fond dans l’écriture de contes. Les raconter m’enthousiasme totalement. Cet univers loin du virtuel me plaît. Et puis il y a ma guitare que je refréquente de plus en plus.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Afin qu’ils ne ressemblent pas à des soleils qui obscurcissent leurs propres rayons au lieu de les laisser irradier, je donne aux personnages principaux de mes romans, le désir tenace de ne pas tromper. Cela, afin qu’ils puissent entrevoir la possibilité de se vêtir du nouveau et non de l’ancien. Ainsi, la joie a une chance de traverser l’écran de fausseté qui s’interpose entre la naissance et la mort. L’amour est le véritable fil conducteur de mes écrits. Mes romans traversent l’obscurité pour rejoindre la lumière. Et puis je les remercie et leur souhaite de bons moments de lecture.