Autour du livre

26 octobre 2012
Posté par
Flora

La Twittérature, c’est quoi et pourquoi faire ?


Accueilli par la ville de Québec, le premier festival international de Twittérature, « 140 max », a eu lieu mardi 16 octobre.

Il était une fois…
La_Twitterature_c’est_quoi_et_pourquoi_faire
En 2010, afin d’égayer leurs soirées, 2 étudiants en littérature à l’université de Chicago ont pour idée de résumer certains chefs d’œuvres de la littérature, tels que Hamlet ou Moby Dick, en seulement 140 caractères. Par exemple, le roman de Marcel Proust, Du côté de chez Swann, résumé en 140 signes donne : « Impatient que maman me borde. Suis trop vieux pour ça, mais quand elle approche je vois de la lumière dans le couloir et me dis  »ah ! »». Ce genre de littérature sera appelé la Twittérature.

Depuis, cette idée, un peu folle, est devenue sérieuse au point d’avoir son propre festival.

La Twittérature, un exercice de style qui gagne du terrain
L’Institut de Twittérature comparée Bordeaux-Québec, en partenariat avec le festival littéraire Québec en toutes lettres, a donc organisé le premier festival de Twittérature, mardi 16 octobre dernier. Cet institut a été fondé par Jean-Michel Le Blanc, auteur de Le compte des mille et un tweet, paru en 2011, et par Yves Fréchette, auteur du premier ouvrage littéraire issu du fil de Twitter, Tweet rebelle. Cet ancien professeur de littérature définit Twitter comme « un média mais surtout comme un authentique lieu de création et de production littéraire ».

Le fameux festival, qui porte le nom de 140 max, fait directement référence à la plateforme Twitter sur laquelle le nombre maximum de caractères pour un message, appelé tweet, est de 140.

Tables rondes et bataille de tweets au programme
La manifestation, qui s’est déroulée sur une journée, comportait plusieurs animations. Tout d’abord, une séance de questions-réponses a eu lieu lors de tables rondes. Les participants à ces débats n’étaient pas limités à 140 caractères, bien au contraire, et les sujets abordés étaient plus originaux les uns que les autres : théorie et pédagogie du gazouillis ou encore le volet artistique et littéraire de la Twittérature. Par la suite, a eu lieu une véritable « battle » de tweets ouverte à tous les écoliers, avec à la clé, la remise d’un tweet d’or dans trois catégories : les 5 à 7 ans, les primaires et la crème de la crème. Dans la catégorie primaire, c’est un collégien français qui a remporté le sésame pour le tweet : « Demain, la Terre deviendra carrée et si quelqu’un s’aventure sur les angles droits, il deviendra lui aussi un cube ».

Quand un réseau social devient un outil pédagogique
Avec 31% des inscrits âgés de 15 à 19 ans, Twitter est un réseau social utilisé majoritairement par les jeunes. Au Québec, le tweet est perçu par les enseignants comme un excellent moyen pour réconcilier les élèves avec l’écriture et ses règles. La Twittérature semble donc être une réelle opportunité pour qu’ils perfectionnent leur grammaire, leur style et même leur intérêt pour la littérature. Le co-fondateur de l’institut, Yves Fréchette, partage cette vision éducative. Il a entrepris, depuis de nombreuses années, une croisade sur l’utilisation correcte du français au quotidien sur les réseaux sociaux tels que Twitter. De plus, rédiger un message via ce réseau contraint à un nombre limité de caractères. L’utilisation de Twitter inclut donc de dire l’essentiel en peu de mots et c’est là toute la difficulté. Cette limite comporte un intérêt pédagogique car la rédaction d’un tweet fait prendre conscience de la place et du sens qu’endosse chaque mot dans une phrase.

Cette manifestation originale atteste que les réseaux sociaux sont certes des outils de communication et d’interaction mais que, dans certains cas d’utilisation, un rôle formateur peut leur être attribué.