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25 mai 2021
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Jean-Marc Rives, auteur de « Le Grand Amour de Lawrence »

Présentez-nous votre ouvrage

Le film aux sept oscars « Lawrence of Arabia », avec l’acteur Peter O’Toole dans le rôle de Lawrence et mis en scène par David Lean dans les décors somptueux du Maroc, restera dans la mémoire collective. Pourtant, il ne s’agit là que d’une facette de ce personnage énigmatique qu’était Thomas Edward Lawrence qui entretenait lui-même des rumeurs pour masquer sa vraie personnalité et sa vie privée. Il ne dévoile rien non plus dans son ouvrage « Les Sept Piliers de la Sagesse » qui est un livre de « Mémoires de guerre ». Dans mon livre, je décris un homme tourmenté par les turpitudes de l’amour, aux prises avec son libre arbitre et sa conscience, un homme fragile et romantique, un homme désespéré même à l’idée qu’il ne vaut rien et pourtant grand archéologue, poète émérite, historien hors pair et brillant écrivain. Cet homme était avant tout un être humain au grand cœur avant d’être un guerrier, avec ses doutes et ses faiblesses, avec ses sentiments, ses passions et sa vulnérabilité. C’est de cet homme là qu’il s’agit, c’est lui qui a inspiré mon roman bien plus que le guerrier qu’il est devenu et que tout le monde connaît.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Comme Lawrence et comme Eugène Delacroix, j’ai toujours été fasciné par le Moyen-Orient. Ce livre s’inscrit dans la continuité de mes deux premiers romans historiques « Les Mystères du Sphinx » et « Les Pouvoirs du Crâne de Cristal » qui traitent des même sujets qui me tiennent à cœur : les recherches archéologiques, l’histoire et les mystères du Moyen-Orient. Toutefois, il s’agit là avant tout d’un roman d’amour, un amour dont l’historicité ne laisse planer aucun doute, mais que Lawrence a toujours voulu dissimuler parce qu’il ne voulait rien dévoiler de ses faiblesses ni de sa vie sentimentale. A travers ce livre, j’ai voulu « démystifier » ce personnage qui sous la réputation d’être un « grand guerrier » n’en était pas moins un homme d’une extrême sensibilité et dont « les bleus à l’âme » en avait fait un ascète désespéré. J’ai voulu montrer que ce héros légendaire avait un grand cœur et qu’il avait épousé la cause arabe avec sincérité, faute de pouvoir épouser la femme qu’il aimait.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui connaissent ou pensent connaître l’histoire de Thomas Edward Lawrence, alias « Lawrence d’Arabie », et ceux qui ne la connaissent pas, bien sûr, mais s’y intéressent ou voudraient la connaître. Il s’adresse aussi à ceux qui ont des préjugés ou des « idées reçues » sur cet homme et ses intentions qu’on a tant commentées. Lawrence, en tant qu’historien, avait connaissance de l’histoire du peuple arabe et en avait un profond respect. Il savait que du VIIIe au XIIIe siècle, cette civilisation avait été à la pointe de la modernité. Il y a certes eu un miracle grec » dans l’Antiquité mais il y a eu aussi un « miracle arabe » au Haut Moyen Âge, celui des savants et des penseurs qui ont choisi de rédiger leurs travaux dans cette langue alors qu’ils étaient persans, berbères, andalous et ont exploré tous les domaines du savoir : astronomie, mathématiques, physique, chimie, médecine, philosophie, géographie, architecture, botanique, histoire, etc.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Si message il y a, c’est Lawrence lui-même qui le transmet à travers ce livre. Il s’agit d’un message d’amour et de fraternité entre les peuples, mais ceci passe avant tout par le respect de la différence. Lawrence avait compris cela et il respectait les us et coutumes du peuple arabe qu’il aimait tant pour cette différence orientale qui le dépaysait totalement, en plus du désert qui l’avait littéralement envoûté, allant jusqu’à apprendre l’arabe, s’habiller en gandoura et monter à dos de dromadaire. Il aimait Faridé plus que tout au monde, cette femme à la beauté orientale qu’il n’a pas pu épouser, mais il aimait aussi son jeune ami Dahoum parce qu’il représentait disait-il à ses yeux « l’image même de la simplicité pure et naturelle du peuple arabe. » Il fût profondément déçu et affecté par l’issue de la Guerre et ce qu’il appelait « les vanités occidentales » qui ont fait de lui un « traître » aux yeux de ses amis arabes à qui il avait fait certaines promesses qu’il n’a jamais pu tenir, contre son gré.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Comme tout le monde, le film de David Lean a marqué ma mémoire, mais j’ai voulu en savoir davantage sur cet homme hors du commun et c’est à travers mes lectures et mes recherches que j’ai surtout puisé mon inspiration. Je me suis documenté sur l’histoire véritable de ce héros légendaire parce que j’ai voulu comprendre cet homme dont je comprenais déjà les passions mais pas les desseins. A travers mes recherches, j’ai construit mon roman autour de cet amour qu’il avait pour cette femme parce que sa vie amoureuse n’a jamais été mise en exergue. Pourtant, il est fort probable que son destin a basculé à cause de cet amour déçu, car il voulait donner un sens à sa vie qui pour lui n’en avait pas, se sentant méprisé, sauf par son jeune ami Dahoum.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Plusieurs projets sont sur la table et dans ma tête. Je travaille actuellement sur un ouvrage philosophique, un livre de pensées, mais aussi sur un nouveau recueil de poésie, ainsi que sur un nouveau roman historique du même genre, mais je ne sais pas encore dans quel ordre je ferai paraître ces ouvrages.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Je tiens à préciser à propos de ce récit, qui est entièrement basé sur des faits historiques dont certains sont méconnus du grand public mais qui ont existés, qu’il ne s’agit en aucune manière d’un livre d’histoire mais d’un roman épique. Cependant, j’aimerais qu’on voit Lawrence sous son « côté humain » à travers cette histoire d’amour, car cet homme n’était pas qu’un guerrier.