Vérités d'État et vérités du peuple

Où s’arrête le mensonge et où commence la vérité, quand les passions et les émotions extrêmes troublent les consciences, rendant tout arbitrage raisonnable impossible ? Quelle vérité privilégier et surtout quelle démarche adopter, quand au plus fort des confrontations autour d’un drame, le rapport des forces dévoile le courage d’une pauvre adolescente éplorée face à la puissance étatique ? Mais mobiliser les masses n’est pas toujours synonyme de raison, et presque jamais garantie de probité morale et de vérité. « L’opinion n’est que l’opinion, pendant que le tribunal lui, dit le droit et tant pis pour ceux qui manipulent cette opinion ». Dixit Laurent Esso, Magistrat et homme d’État camerounais. Discours d’inauguration solennelle du Tribunal criminiel spécial, Yaoundé, 15 octobre 2012). Les passions débordent, dévoilant des drames : un bébé volé, une haute magistrate de la république mise en cause, une adolescence incontrôlée, la question de la stérilité féminine, et enfin l’imperfection des rapports entre le citoyen et les pouvoirs publics.