Une vie de Tilly ou la mort du Lys

Par Tina Malet

Thème : Roman historique

Date de publication : 05/06/2013

Le comte Alexandre de Tilly, ancien page de la reine Marie-Antoinette, le plus souvent méconnu, laissa des Mémoires, un témoignage essentiel sur la vie en France à la fin de l'Ancien Régime et dans les années post révolutionnaires. Dans un joyeux tourbillon, il nous emporte vers les salons de jeu et les boudoirs parisiens, les bosquets de Versailles et les coulisses de l'Opéra. Il fréquente assidument cette société légère et raffinée qui jette ses derniers feux avant de sombrer dans l'abîme. Mais la lecture des Mémoires révèle un Tilly plus grave, conscient des enjeux de cette fin de siècle. Il émigre en 1792, amer et nostalgique. L'auteure a tenté ici de faire revivre également l'ancien page vieillissant, le joueur invétéré et le noble désargenté à l'honneur perdu.

Roman (134x204)
432 pages
ISBN : 9782332597687

28,00 €

13,99 €

Papier

Numérique

Avis des lecteurs

L'itinéraire d'un enfant gâté - 19/06/2013

Dans la mort du LysTina Malet retrace l’itinéraire d’un enfant gâté, celui du comte Alexandre de Tilly, sur le berceau duquel nombre de fées s’étaient penchées, accordant entre autres au tout jeune page de la reine Marie-Antoinette ce don fatal de plaire à la gent féminine. Et dès ses tous premiers pas dans le monde, celui du crépuscule de l’Ancien Régime, on frémit de voir ce séducteur précoce, pourvu de tous les dons, rouler dans l’ornière de la facilité, se livrer aux démons du libertinage et du jeu , les passes-temps favoris de cette aristocratie oisive, dont l’art de vivre donne alors le ton à toute l’Europe. Profond connaisseur de l’homme et du monde, doté d’une plume alerte et d’un esprit délié, le comte Alexandre de Tilly ne sera ni Chamfort ni Laclos, mais simplement un témoin de son temps, un témoin irremplaçable, car son regard sur un monde qui sombre, tandis qu’un nouveau émerge, est aussi lucide que pénétrant. Grâce à sa profonde connaissance du XVIIIème siècle, l’auteure en restitue parfaitement l’esprit, et en particulier la langue, à la fois nerveuse, incisive et précise, au travers des correspondances de proches et des écrits mêmes de l’aristocrate libertin. Et plus que tenter de faire revivre Alexandre de Tilly, Tina Malet parvient à le faire vivre véritablement , en installant entre son personnage et le lecteur cette connivence magique qui fait le bonheur de lire. En suivant jour après jour le jeune page de la reine, l’homme couvert de femmes, le joueur invétéré, le jouisseur, mais aussi l’homme désenchanté, le penseur qui s’interroge sur le sens de la vie et de l’Histoire, on découvre toute la complexité et les contradictions de l’homme, de l’aristocrate ruiné qui, tout en perdant son honneur pour de l’argent, n’en conserve pas moins une noblesse d’âme et de cœur qui nous touche et nous le rend proche. Et c’est avec regret qu’ après avoir cheminé à ses côtés pour un temps qui lui a paru trop court, le lecteur doit prendre congé d’Alexandre de Tilly, comme il a quitté Lucien de Rubempré ou Frédéric Moreau, le cœur gros de nostalgie.