Une porte quelconque ou Ailleurs, c’est peut-être ici

« Il faut commencer par le commencement.
Donc. Ils sont partis depuis quelques mois, mes voisins. Une femme maigre, toujours habillée de noir, qui aurait pu être belle, mais qui a traversé le temps en se noyant dans la tristesse. L’homme – j’ignore s’il était le mari, le père ou le frère – boitait un peu et regardait le monde à travers de grosses lunettes. Puis, il y avait les deux enfants, la fillette et le garçon. Deux têtes blondes, des visages maigres et osseux sur des chaises roulantes. Quand, par hasard, je rencontrais les gamins, ils ne me souriaient jamais. Ils ne faisaient que me regarder avec des yeux de glace. Me voyaient-ils vraiment ou étaient-ils aveugles ? Bon, ça n’a pas trop d’importance. »