Troubles jeux

Durant toute son enfance, la narratrice est fascinée par le courage de jeunes martyres d'autrefois qui préféraient mourir plutôt que de renoncer à leur foi et à leur virginité. Virginité ? Un mot dont elle ne connaît pas la signification. L'école finira par dissiper son ignorance. Et c'est à la fin de sa scolarité qu'elle perdra sa vertu. Mais elle n'épousera pas son premier amour. Elle trouve un travail à mi-temps dans un magazine féminin, et commence à mener une intense vie nocturne, sortant en boîte presque tous les soirs. Elle continue cependant à se demander si elle serait capable, comme l'une de ses héroïnes, de se laisser assassiner plutôt que de se faire violer. En vérité, elle se croit invincible, et pense ne pas se tromper dans ses jugements sur la gent masculine. Elle fait bientôt la connaissance d'un homme entre deux âges, élégant et sympathique, donnant surtout l'impression d'aimer discuter avec les jeunes filles. À la suite de circonstances apparemment imprévues, elle se rend un soir chez lui. Et là, tout à coup, elle se retrouve face à un monstre en proie à la fureur, prêt à la tuer si elle se refuse à lui. La jeune fille prend peur, et décide de ne pas mourir. Soudain lui vient à l'esprit l'idée d'un subterfuge permettant de rendre ce viol moins atroce. Or, curieusement, ce stratagème exerce aussi une influence inattendue sur le gentleman violeur.