Né en 1949, à Haguenau
La forêt domaniale était en feu, m'a t-on révélé, et le printemps gardait du jaune, le symbole. Mon seul souvenir, un ruisseau coulant vers un ailleurs.
En 1955, cette terre, me fut soustraite et le gris cachait les usines.
Et la nature se froissait dans les brumes cuivrées d'étincelles. On s'est installé prés de ce déterminant du quotidien. A partir de ce jour, j'ai essayé de fuir les prédicats de toutes sortes, en me voulant évanescent.
Mais ce sont les années et les mots de soixante-huit, qui firent de moi, ce cracheur d'encre et de justice. L'injustice me devint sordide.
Mon engagement ne put toutefois jamais se complaire de la discipline imposée, aux mots, mais surtout aux pensées ; aujourd'hui je désespère de toute politique qui ne sait entendre le cri, que comme vocifération du vulgaire et de la canaille.
Enseignant, puis commercial et directeur commercial dans l'installation d'équipements de télécommunications, je ne peux qu'en sourire, et peut-être me mépriser d'avoir joué avec ces prédicats tant honnis, par ailleurs et si longtemps, comme pour perdre ce temps
qui m'effraie, depuis le premier cours de philosophie, entendu à l'institut de Strasbourg.
Lors de mes études de philosophie, j'ai su prendre le temps d'écrire et de faire publier mes trois premiers recueils :
« La mer en feu » Editions Syndicales 1969
« Les boulevards indigents » Editions Saint-Germain-des-Prés 1972
« Un jour… L'espoir. » Editions Les Paragraphes Littéraires de Paris
José Millas-Martin Editeur 1974
J'ai continué avec passion la lecture ( littérature, poésie, psychanalyse, philosophie ), en engrangeant près de 4000 ouvrages. Je ne vais donc pas énumérer les auteurs qui sont à la source de mon inspiration, sauf peut-être ceci : les tragiques grecques, et notamment Eschyle, l'étranger de Camus, dont je garde en moi, aujourd'hui encore, l'impression paradoxale de cette fuite du temps vers un non-sens absurde, l'œuvre de Kafka, mais surtout l'œuvre complète de Nietzsche, que je n'ai jamais abandonnée depuis quarante ans. Pour ne pas déborder, je ne citerai que les noms de : E.Cioran, J. Derrida, J.L. Nancy, J. Baudrillard, M. Heidegger, G. Bataille et naturellement M. Blanchot.
Depuis, quelques années, je suis fasciné par la littérature japonaise, découverte en lisant avec beaucoup de curiosité, les écrits de R. Jaccard.
D'autre part, l'attribution du Prix Nobel à Elfriede Jelinek, m' a fait lire son œuvre traduite, mais également d'autres auteurs, qui me sont devenus très, très chers dans l'élaboration de ma propre pensée, autour des notions de faute, de témoin, de
ressentiment, j'en nommerai que trois : Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann et Hans Lebert.
Depuis, une question me turlupine : de quel côté aurai-je été ?
J'ai, quotidiennement, ouvert sur ma table de travail, trois à quatre ouvrages : poésie, littérature, philosophie. Ces livres achetés, ne sont, en définitive, que des questions ouvertes, n'ayant pour réponse, que la question qui s'origine.
Mon inspiration s'accroche à des thèmes que je laisse mûrir, avant de les voir surgir en quelques mots qui me forcent à répondre ; souvent le texte devient une épreuve dont la rédaction va nécessiter des modifications ou même une réécriture totale du texte, avant de le déclarer, achevé. En outre je prends des notes en permanence, tirées du quelconque qui m'assaille, notes que je triture, pour qu'elles se donnent à moi comme un aveu d'écriture, une femme voilée dans la transparence de la séduction.
La notion du « temps » est présente dans toutes mes réflexions.
Pour achever, mon parcours je citerai encore les recueils achevés, prévus à une prochaine publication :
THANATOS OU LES PARALLELES DE LA CITE
1.« Le temps est l'excuse » suivi de « La taverne du sel »
2.« Arcanes d'une feinte »
3.« La signature »
(Prochainement disponibles aux éditions
Editeur Indépendant)
« L'eau des cendres » manuscrit achevé depuis le début du mois de janvier 2007
Les recueils en cours de rédaction ( 2007 )
« Fragments de pas »
« En tant que tel »
Il faudrait naturellement plus de temps, encore du temps pour évoquer mes évasions, en Inde, au Népal, dans différents pays de l'Europe, avec juste quelques sous en poche, et un sac au dos, épuisant ; j'aime la solitude qui ne se partage pas, et qui laisse paraître un instant de LIBERTE.
Cordialement.
DENIS SCHILLINGER