Représentations et comportements des immigrés subsahariens face à la déviance biologique

L'OMS affirme que « les services de santé modernes ne sont pas à la portée d'un grand nombre d'africains, et cela à cause du coût élevé des médicaments produits par les pays développés. Cette situation touche particulièrement les populations des régions rurales qui se tournent vers la médecine traditionnelle et les plantes médicinales. En Afrique subsaharienne, il s'agit de la principale source de soins de santé pour plus de 80 % de la population ». Jusqu'à présent, la manière dont a été traité le problème de l'essor de la médecine traditionnelle tant à montrer que les africains pratiquent dans leur majorité cette médecine. Ces études ne font pas de différence entre ceux qui la pratique, et ceux qui préfèrent la médecine moderne. En France, il est montré que les immigrés africains vont vers la médecine moderne, à cause de leur fort taux de précarité. En Afrique c'est le contraire qui se produit. L'idée est de reconnaitre qu'ils n'ont pas tous un statut précaire en Afrique et de montrer ce qui conditionne cette technique, et que, même si le facteur de précarité est réel, cela ne peut empêcher l'individu à préférer la médecine moderne. Je connais des africains en Afrique qui ont un statut social élevé et qui se tournent vers la médecine traditionnelle s'ils se sentent malade. Alors, même s'il est reconnu que le coût des médicaments y est pour beaucoup, comment expliquer que les villageois préfèrent leur guérisseur au médecin qui se trouve à des milliers de kilomètres? Le souci de vérification me motiva à l'investigation sur le milieu de vie des immigrés africains en France. L'enquête que j'ai effectué apporte des éléments de réponses qui corroborent l'hypothèse de Marcel Mauss: « L'habitude varie non pas simplement avec les individus et leurs imitations, elle varie avec les sociétés, les éducateurs, les convenances et les modes ».