Interview écrite

18 juin 2012
Posté par
Marie

Rencontre avec…Laura Guliamo Luyeye

Laura Guliamo Luyeye, Seule face au destin, vous fait entrer dans l’univers littéraire en tant qu’auteur. Quel sujet avez-vous décidé d’aborder avec ce livre ?
Je voulais parler des conséquences qu’ont la violence conjugale et la violence en milieu scolaire sur l’enfant. Tout le monde est au courant de ces violences ; les parents, les enseignants, les directeurs, même les autorités, bref, tous les adultes, cependant, ils font la sourde oreille et l’aveugle alors que ces violences et ces châtiments corporels ont des répercussions sur les notes des enfants, leur santé physique, mentale…

A Kinshasa, ce mauvais traitement sur les enfants est monnaie courante. Les enseignants vont même  jusqu’à instaurer une loi obligeant les élèves (école primaire) à leur ramener en guise de travail manuel à domicile, une somme d’argent qui varie selon leurs besoins. Et les élèves qui ne la ramenaient pas, avaient droit à quelques coups de fouet.

Parlez-nous de Dita, le personnage principal de  Seule face au destin
Dita est une petite fille de 10 ans. Au début du roman, elle est écrasée par les mauvais traitements de son père et de son prof, elle va même tenter de se suicider mais heureusement, elle va vite comprendre qu’elle n’avait qu’une seule vie et qu’elle ne pouvait pas la détruire à cause de la maltraitance des autres. Du coup, elle va décider de se battre pour avoir un jour, un avenir meilleur…

Vous savez, ce roman, je l’ai dédié à tous ces enfants maltraités du monde par les parents, l’entourage… Beaucoup de ces enfants maltraités se sont donné la mort car ils n’ont pas pu supporter ces mauvais traitements. Mais dans ce roman, je parle un peu de moi, de mon enfance, de ma vie, des traitements que j’ai subis mais j’ai tenu le coup et aujourd’hui je suis heureuse. Je n’ai jamais été « la nulle » ou « la bonne à rien » comme me qualifiait, les autres.

Selon vous, un ouvrage doit forcément délivrer un message à ses lecteurs ?
Selon moi, oui. Quand j’écris, je ne le fais pas pour moi mais pour les autres. C’est mieux que la personne qui lit le roman puisse avoir un message à la fin.

Comment définiriez-vous votre style d’écriture ?
Simple, un peu décalé par le biais de l’humour…

Quel est le livre qui vous a le plus bouleversé en tant que lectrice ?
Le fils d’AGATHA MOUDIO de Francy BEBEY, je l’ai lu en 1998 et depuis, l’histoire ne quitte plus mon esprit.

Travaillez-vous actuellement sur un nouveau livre ?
Oui, je suis presqu’à la fin de l’écriture de mon deuxième roman.