Interview écrite

Rencontre avec Yeo Lassina Songfolo, auteur de « L’Histoire d’une société rizicole en Côte d’Ivoire : le cas de la société de développement de la riziculture Soderiz de 1970 et 1977 »
9 juillet 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Yeo Lassina Songfolo, auteur de « L’Histoire d’une société rizicole en Côte d’Ivoire : le cas de la société de développement de la riziculture Soderiz de 1970 et 1977 »

Yeo_Lassina_Songfolo_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage ?
L’ouvrage intitulé L’Histoire d’une société rizicole en Côte d’Ivoire : le cas de la Société de développement de la riziculture (SODERIZ) de 1970 à 1977, est composé de 212 pages. Il met l’accent sur la question alimentaire notamment le riz,  qui constitue l’aliment principal des populations de plusieurs pays.Cet ouvrage est une contribution à la connaissance de l’histoire des institutions publiques en charge de la question du riz en Côte d’Ivoire.  À travers ce livre,  nous relatons l’histoire de la première société de développement ivoirienne consacrée à une culture vivrière. Cette institution mise en place grâce à la volonté politique du Président Félix Houphouët Boigny, a obtenu des résultats probants, permettant une diversification des produits d’exportation du pays. ce livre montre comment l’on peut atteindre l’autosuffisance en riz en réduisant de façon considérable les importations céréalières.

Pourquoi avoir écrit votre ouvrage ?
La crise alimentaire qu’a connue la Côte d’Ivoire en 2008, suivie de l’augmentation du prix du riz, nous a amené à nous interroger sur les raisons pour lesquelles la Côte d’Ivoire, malgré ses potentialités agricoles n’arrivait pas à satisfaire la population en produisant localement le riz. Pour résoudre cette interrogation, nous avons porté notre regard scientifique historique afin de cerner la question du riz en Côte d’Ivoire sur tous ses angles. Pourtant, pendant la période 1970 à 1977, avec la création de la  première société de développement rizicole, le pays avait pu atteindre l’autosuffisance en riz et a même pu exporter. Ainsi nous avons voulu apporter notre grain de sel à l’histoire économique notamment l’histoire du riz en Côte d’Ivoire. Telles sont les motivations objectives.

 À quel lecteur s’adresse ce livre ?
De prime à bord, cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui aiment la lecture et les férus d’études historiques. La lecture de ce chef d’œuvre bercera tous les lecteurs dans un univers, à vous couper le souffle. Ensuite, c’est un intérêt pour les agronomes, les sociologues, les géographes, en un mot à la grande famille des chercheurs, dans la mesure où les scientifiques pourront tirer le maximum de connaissances sur le riz.  Enfin, ce livre est destiné aux gouvernants, qui dans la recherche de la sécurité alimentaire doivent s’inspirer du passé pour faire face aux défis futurs.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
À travers ce livre nous avons voulu transmettre à tous l’histoire de la Soderiz car il aborde la politique vivrière notamment la politique rizicole. En Côte d’Ivoire, aucun peuple n’a de l’aversion pour ce produit qui est devenu stratégique, par son importance pour l’alimentation des populations. Aussi, avons nous voulu retracer dans son entièreté l’histoire économique  de  la  Côte d’Ivoire en montrant l’importance du riz dans l’économie agricole. Enfin, à travers ce chef d’œuvre nous avons voulu montrer le rôle joué par la Soderiz dans la réalisation de l’autosuffisance en riz en 1974. C’est un exemple dont doivent s’inspirer les dirigeants africains pour gagner la bataille de la souveraineté alimentaire.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Écrire un ouvrage pour la postérité a toujours été mon rêve d’enfance. Déjà à l’école primaire j’ai été désigné avec d’autres élèves pour l’écriture du journal de l’école. C’est depuis cette période que l’inspiration d’écrire m’est venue à l’esprit. Je puise aussi mon inspiration dans les écrits de certains auteurs tels que Roland Portères, Jean-Louis Chaléard et Jean Dresch. Ces auteurs m’ont inspiré à travers leurs écrits sur la question du riz. Aujourd’hui, j’aborde la question du riz avec beaucoup de recul avec le regard de l’historien dans les analyses.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Actuellement je travaille sur un manuscrit qui sortira sans doute l’année prochaine, aux Éditions Edilivre. Il est intitulé, l’Etat de Côte d’Ivoire et la question de l’autosuffisance en riz  de 1960 à 1997. Cet ouvrage analysera les politiques rizicoles depuis l’indépendance et la réaction de L’Etat face à la question de l’autosuffisance en riz. Ce sera l’occasion de proposer des solutions aux gouvernants quant à la question alimentaire. Aussi, j’envisage d’écrire dès l’année prochaine un essai politique.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
L’écriture est une passion pour moi. Aussi en tant que jeune chercheur historien, il était de mon devoir d’apporter ma pierre à l’élan de développement économique de la Côte d’Ivoire. À travers cette nouvelle aventure, je cherche à satisfaire les lecteurs. Je les invite à lire cet ouvrage.